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Le Progrès technique

ça fait du bien quand ça s’arrête
Le jeudi 20 mai 2004.

Le seul journal véritablement objectif en France serait-il en train de boire la tasse ? Écho des lois, des règlements, des décrets, perroquet de Raffarin, le Journal Officiel, si l’on en juge par la journée d’action de ses salariés vendredi dernier, va de plus en plus mal.

L’arrivée en fanfare du tout numérique, est un prétexte supplémentaire pour sacrifier encore un bout du service public. Le projet gouvernemental d’installer cette publication officielle sur la toile va inéluctablement rendre obsolète le travail des rotativistes et de toutes les fonctions supports qui s’y rattachent. C’est donc l’inquiétude dans cette institution. Quand on sait que l’Imprimerie Nationale est en train, entre autres, de faire les frais de ces nouvelles technologies, l’inquiétude est on ne peut plus légitime. Elle s’est donc traduite par un grand rassemblement devant le siège du J.O., suivi par un cortège rassemblant les nécessaires solidarités de la profession : correcteurs CGT, International Herald Tribune, Imprimerie Nationale, etc.

Au-delà de ces actions « préventives », c’est bien le secteur de la presse et des arts graphiques qui est malmené. Restructuration, reconcentration, plans sociaux, tout est pain béni pour le lissage de l’information écrite. On a pu gloser sur les méthodes Hersant du début des années 1980, c’est dorénavant les familles Dassault et Lagardère qui s’emparent de la distribution. Le principe des NMPP, principe construit autour de la « solidarité », au niveau de la distribution kiosque, entre les gros tirages et les plus petits (le nôtre, par exemple, voir plus loin l’article de mon ami Ramon) est en train de voler en éclats. S’attaquer à la distribution, c’est bien s’attaquer au journal lui même.

Rêvons d’un jour où l’ouvrier s’empare de sa machine et se mette à imprimer à bon compte le nécessaire support de notre propagande. On sait se servir de ces outils et on a largement quoi mettre dedans. Les différents métiers du livre n’ont quand même pas toujours été prisés par les libertaires par hasard. On peut rêver non ?

Little Sitting Black Bull