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En vrac

Le jeudi 20 mai 2004.

« Le CLAC (Collectif libertaire et anarchiste clermontois) est une association libre d’individus qui regroupe différentes tendances du mouvement libertaire : autonomes, antispécistes, et anarchosyndicalistes. Loin d’être en opposition avec les organisations nationales et internationales, il en est un relais tout en restant indépendant. Cette structure permet d’élargir nos champs d’action et nos relations avec le milieu anarchiste tout en ayant une action directe sur l’agglomération clermontoise. » Voici ce qu’annonce ledit collectif en conclusion de son fanzine, La Claque, dont l’objectif est de « diffuser les idées et les expériences anarchistes et d’enfin remettre les cercles sur les A » (ah, ah ! bien trouvé !). De fait, le zine commence par un article repris de notre monumental hebdomadaire, en l’occurrence le communiqué de la Fédération anarchiste italienne suite à ces douteuses lettres pétaradantes envoyées à quelques notables européens il y a quelques mois. Il est suivi de près par de bons papiers signés Filochard sur le vote, la marche policière de la république, et la publicité que traite également Aurée avec un même brio, sous un angle plus féministe. Notons en plus un article de Jon sur la philosophie contre la révolte, une interview d’un groupe de potes, Skalawag, un communiqué de la CNT-FAU (63) sur la recherche, une recette végétarienne, des dessins… Un joyeux bouillon de cultures anarchiste, quoi !

Contact : collectifclac63@yahoo.fr Filochard au 06 70 13 15 85, ou encore laclaque_fanzine@yahoo.fr

La Raïa porte bien son nom. Une petite dizaine de personnes qui, de 2002 à 2004, ont rassemblé suffisamment de morceaux pour remplir leur premier album, intitulé Peur dépliée . Hâtivement, comme ça, on pourrait dire que cette Raïa-là marche dans les traces des Bérurier Noir (époque 1983, plutôt) : guitare punkoïde, saxo psychotique, ambiance de déglingue froide, et jusqu’à cette reprise hallucinante de Chromosome Y, en fait datée de 1997 et interprétée à la massacre par deux gamins de 13 et 14 ans… L’influence est là, incontestablement, mais elle n’enferme pas le groupe dans la révérence. Au contraire, ce disque est une constante invitation à la promenade, au gré de l’inspiration, des délires et des envies du groupe. Du punk délibéré (« Mouche au napalm ») à la ballade tendue (« Dans la pluie, après la forêt », « La folle qui aime »), des rythmiques répétitives (« De rue ») à la poésie sonore (« Deuxième grand jardin chamanique »), on se surprend à jeter sa boussole pour mieux se laisser porter par la mystérieuse magie du disque. Si La Raïa a construit son album, ce n’est pas à l’avance mais plutôt par libres enjambées, portée par une haine farouche de l’homme-produit d’État (souvent militaire) et un hommage appuyé à l’énergie de l’enfance. Et l’étrange envoûtement qu’il suscite provient sans doute de tout cela. L’objet, quant à lui, est très chouette : tout se déplie, du livret à la pochette, laquelle porte les réflexions des différents membres du groupe autour de la peur, sentiment sauvage qu’il s’agit d’apprivoiser pour mieux en extraire la puissance.

La Raïa, Peur dépliée (autoproduction), 12 euros à La Raïa, 1, rue André-Chenier, 78800 Houilles, www.raia.in-fo/. On peut aussi se le procurer à Publico.

Onze titres en moins de vingt minutes, en voilà une leçon ! Excellente volée punk que ce premier album de Misspent Youth, groupe de la banlieue parisienne et par ailleurs habitué des squats. Efficacité, mélodie, énergie, le tout dans une certaine tradition « old school » comme on dit, Misspent Youth se dit lui-même très influencé par le « son 77 » du punk rock, côté anglo-saxon. Curieusement, le chant me fait beaucoup penser à celui d’un vieux groupe du Sud de la France, Dau Al Set (dont les vieilles et les vieux se souviendront peut-être ?), hélas aujourd’hui disparu. Mais bon c’est anecdotique ça, hein… Le groupe aligne ses cibles : religion, État, police, capitalisme, bref et sans autre surprise ces multiples facettes de l’autorité qui seront toujours dans le collimateur des punk rockers. En fait, c’est surtout la zique de Misspent Youth qui décoiffe, le genre clashien speedé et soigné qui ravira les amateurs et amatrices du genre. En disque, c’est bien, mais en concert ça doit être encore mieux.

Misspent Youth, contact : tt2.arno@ caramail.com ou antilifeisanantidote@caramail.com