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Chronique de la toile

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Le jeudi 20 mai 2004.

Joyeux anniversaire le Web ! On se souvient tous qu’il y a quelques mois une formidable offensive contre la recherche avait eu lieu. Les chercheurs cherchaient mais ne trouvaient pas. Il est intéressant de remarquer que personne, chercheurs compris, ne rafraîchit la tête de nos responsables en rappelant que le plus grand bouleversement technologique de ces dix dernières années était d’origine universitaire et scientifique. C’est dire à quel point Internet est mal connu et aussi à quel point il est entré dans les mœurs.

Il y a exactement dix ans eut lieu le Woodstock of the Web. La première conférence internationale du World Wide Web se tenait au Cern à Genève. Qu’est-ce que ce sigle ? Il s’agit du Centre européen de recherche nucléaire. C’est là que deux chercheurs, d’abord Tim Berners-Lee (britannique) seul en 1989, puis avec Robert Cailliau (belge) en 1990 élaborèrent les principes de fonctionnement de ce qui devint Internet. Ils définirent un protocole de communication hypertexte. Ce fut la naissance du langage html. Il permit d’abord aux physiciens de partager plus facilement leurs travaux. Les tuyaux étaient déjà en place, puisque les universités avaient récupéré en 1969 le réseau créé vers 1962, puis abandonné, par le Pentagone et l’avaient développé mondialement. Ce fut la naissance d’Arpanet.

Le premier navigateur avait un an au moment de cette conférence. Il s’appelait Mosaic et avait été élaboré à l’université de l’Illinois dans le NCSA (National Center for Supercomputing Applications).

En créant ces concepts et ce logiciel les pères fondateurs d’Internet, sans le savoir, ont impulsé un mouvement profond, à contre-courant du capitalisme, même s’il le parasite : celui des logiciels libres. Il est intéressant de voir aujourd’hui les tenants du libéralisme exacerbé, tel que notre Sarko national, parler sur un pupitre ou apparaît en gras l’adresse de son site Internet qui tourne sur Linux, Apache et autres logiciels libres.

La partie la plus spectaculaire d’Internet est l’échange de fichiers musicaux ou de films. Mais la circulation permanente et gratuite de coups de main d’informations techniques, de logiciels petits et gros, révèle une envie réalisée de sortir du tout-marchand. Il est remarquable de voir que seul un petit groupe d’anarchistes a tenté de réfléchir sur ce phénomène. Lisez le numéro 10 de Réfractions (disponible à Publico), il y a du grain à moudre. Bonne lecture…

L’araignée


Les liens en rapport avec cette chronique sont présents à cette adresse http://araignee.plusloin.org