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Nouvelles des fronts

Le jeudi 3 juin 2004.

Dans le monde, le travail tue plus que la guerre, remarque l’Organisation internationale du travail. Et certains nient la réalité de la guerre sociale que les dominants mènent à leur profit contre le Travail ! Tous les ans, les travailleurs payent un tribut équivalent à plusieurs Verdun, à savoir 2 250 000 personnes, j’ai bien écrit, lecteur incrédule, 2 millions et des brouettes de cadavres. Parmi ces morts, sans monuments mais toujours inconnus, 22 000 décès d’enfants. Chiffres effarants si on y ajoute quelque 270 millions d’accidents du travail. Pour ceux, en France, qui échappent à la mort, il y en a encore quelques-uns, la pénibilité du travail a augmenté de 10 % en dix ans, et le travail « à grande vitesse » touche 56 % des salariés, sans parler des horaires flexibles, irréguliers et le travail de nuit qui s’accroissent. En bref, du vrai bonheur ! Et dire que quelques crétins moralistes, qui le confondent avec l’activité, affirment encore que le travail c’est la santé ! Et si tu l’ouvres, le patronat tue. Toujours selon l’OIT, dans un rapport rendu public le 20 mai, dans 72 pays, des militants ouvriers sont victimes de discriminations syndicales, d’ingérence et quelquefois de violence. Tous les continents sont concernés, la palme revient aux Amériques mais la Chine (que les fêlés du drapeau rouge d’occasion se rassurent) et le Zimbabwe tiennent leur rang.

Pour les autres, ils peuvent bien crever de misère ! En 2003, le nombre d’allocataires du Revenu minimum d’insertion (RMI), c’est comme ça qu’on appelle en bobo-langue les miséreux, a augmenté de 4,9 % soit un million cent vingt mille, après une hausse de 1,6 % en 2002. Peuple, trop oublieux, foutre Dieu ! à quand ta légitime colère ? La servitude volontaire n’a-t-elle pas fait son temps ?

Dans la même foulée, Facom (outillage) met la clé sous la porte et délocalise 250 emplois à Taïwan, et le gouvernement du Québec supprime 16 000 emplois de fonctionnaires. Electrolux (électroménager suédois) ferme son usine de Stockholm et supprimera 500 emplois en 2004, 1 000 autres en 2005. Tout fout le camp dans ces pseudo démocraties de moins en moins sociales, la Suède aurait perdu (pas pour tout le monde) 90 000 emplois industriels en trois ans. Quant aux Lu, le tribunal de grande instance d’Évry a rejeté leur demande d’annulation de la procédure de licenciement économique des 816 salariés virés. Justice de classe, non point, justice tout court !

En bref, que de mauvaises nouvelles, mais ne tient-il pas qu’à nous de changer la tendance ? Peut-être après les vacances et la casse de la Sécu, sait-on jamais, on sera moins fatigué après les congés pour quelque temps encore payés… Pas trop d’optimisme toutefois, car comme disait Charles de Gaulle : « Tant qu’il y a de l’essence, Y’a pas de résistance. »

Hugues, groupe Pierre-Besnard