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Conflit à Daewoo

Le lundi 17 mai 2004.

Le lundi 21 juin à partir de 8 h 30, au tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle), Kamel Belkadi et ses camarades seront jugés pour un crime qu’ils n’ont pas commis !

Le 23 janvier 2003, alors que les négociations avec l’employeur et les pouvoirs publics sur un plan social préventif avaient débutées depuis deux jours, un incendie éclate et détruit la partie des locaux où étaient entreposés les stocks de produits finis, c’est-à-dire « le trésor de guerre » des salariés.

Plus de stocks, plus de locaux pour se réunir, plus de possibilité réelle de faire pression sur Daewoo et les pouvoirs publics, l’incendie a brisé le rapport de force que nous maintenions depuis mi-décembre 2002 et a permis à Daewoo d’accélérer la procédure de liquidation judiciaire et de s’en sortir sans débourser le moindre sou pour le plan social.

Le 12 mars 2003, quatre salariés sont mis en garde à vue ainsi que la secrétaire générale de l’UL-CGT Longwy, Isabelle Banny, que l’on cherche à accuser de faux témoignage et de subornation de témoin. Le seul crime commis par nos camarades est d’avoir pris une part non négligeable dans le combat de l’intersyndicale CGT-FO-CFTC.

Kamel Belkadi est dans le collimateur du SRPJ de Nancy depuis le début. Il a le « profil » idéal : toujours en première ligne dans l’action, grande gueule, maghrébin, barbu !

Contre lui, il n’y a pas d’élément matériel, seulement l’accusation que Piétro a fini par « lâcher » à l’issue de sa garde à vue… Trois salariés attestent formellement que Kamel était au poste de garde avec eux et n’en est pas sorti trois quart d’heure avant le départ de feu : il ne pouvait donc pas en être l’auteur ! Ces témoins essentiels n’ont été entendus que le 13 et le 27 mai 2003 par le juge d’instruction, qui leur a mis la pression en les menaçant d’être inculpés pour faux témoignage.

Le dispositif d’incendie n’a pas fonctionné sur le lieu de l’incendie. La direction avait décidé ce jour-là de renvoyer chez eux les salariés qui devaient travailler l’après-midi (14 heures — 22 heures).

Les cadres n’étaient pas présents, alors qu’ils devaient l’être jusqu’à 22 heures comme il l’avait été défini lors de la réunion extraordinaire du CE qui s’était tenue le matin même. La comptabilité de l’entreprise a été déménagée dans la journée du 23 janvier. Les gardes ont reçu l’ordre de ne plus faire de ronde dans l’usine à compter du 23 janvier. Tous ces éléments mis bout à bout nous amènent légitimement à nous poser la question de qui avait intérêt à ce que l’usine brûle ?

Rappelons que Daewoo s’est servi de l’usine de Mont-Saint-Martin uniquement comme « pompe à fric », empochant plus de 40 millions d’euros de subventions publiques, vendant les produits finis à perte à une filiale de la maison mère, exploitant les salariés dans des conditions de travail non conformes aux normes d’hygiène et de sécurité, se permettant de ne pas payer les cotisations Urssaf pendant plus de 18 mois, etc.

Nous n’acceptons pas que nos camarades servent de boucs émissaires destinés à criminaliser la lutte syndicale, et nous n’aurons de cesse que les vrais coupables soient enfin identifiés ainsi que ceux qui les ont commandités !

D’après des camarades de l’UL-CGT de Longwy