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L’UPF en canon

Le jeudi 10 juin 2004.

Le 13 juin, c’est la fête à Louis Lecoin. Pas la peine de chercher dans le calendrier, c’était pas un saint, mais un être humain, indigné du sort fait aux hommes au nom de la sacro-sainte armée. Grâce à Louis et à ses compagnons de lutte, le 22 décembre 1963 était promulguée la loi sur l’objection de conscience. Sa mise en application suit au début de l’année 1964.

Ainsi, ceux qui ne supportaient ni l’uniforme ni les armes pouvaient demander un service civil.

L’UPF n’a pas la vocation de jouer les nostalgiques, comme ceux qui regrettent le bon vieux temps des colonies ou les moments chaleureux partagés entre copains le fusil à la main. Aussi, elle se réjouit qu’il n’y ait plus à demander le statut d’objecteur de conscience puisque la conscription est suspendue (ohé ! suspendue, pas disparue).

Il n’empêche qu’en ces temps guerriers et meurtriers, c’est toujours bon de penser aux compagnons, tel Lecoin avec sa force de conviction, pour recharger ses batteries en passant un moment entre amis à écouter des chanteurs de talents dans un lieu convivial.

Des artistes ont répondu « présent » pour notre gala. Personnalités aux physiques et aux charmes différents, ils ont en commun la générosité. Ils viendront vous offrir (ils chanteront gracieusement) des morceaux choisis de leur répertoire. Voyez plutôt :

Danièle Dufoort, accompagnée de Paul-André Maby, qui a mis en musique plusieurs de ses textes, ouvrira les festivités. Sa voix au timbre grave et voilée vous transportera de la Rue Oberkampf à La Pêche à la morue, qui sait ? Tendresse, humour seront au rendez-vous de cette amoureuse de la scène.

Michel Valette a connu des gens merveilleux et, en plus, il connaît de près les pacifistes. En tout cas, espérons qu’il ne traitera pas le public de Pauvres cons. Des claques à la volée où les images très tendres, la jubilation du poète enchanté dans la forêt des merveilles… la chanson est là, qui remplit et déchire tout l’espace.

Christiane Courvoisier sera accompagnée de Frédéric Manoukian au piano. Ses textes proposent un éventail de paysages intérieurs aux sensations fortes. En tout cas, si elle chante Faut pas y aller, nous chanterons avec elle, parole de pacifistes !

Yvan Dautin, cabotin aux bretelles et le Cœur cerise ne nous jouera pas Le Radeau de La Méduse. Cet enfant terrible de la chanson française n’a pas son pareil pour exprimer la dérision tendre. Poète grinçant et joueur de mots à la plume acerbe, sa présence sur scène envahit tout l’espace.

Fabienne Elkoubi, roseau sauvage de la Méditerranée, interprète les voix de la liberté. Celles de l’Algérie, d’Israël, du Liban, du Maroc, etc. C’est libre qu’elle choisit de chanter des textes qui ne craignent ni les états d’âme ni les indignations.

Marcel Eglin, poète à la guitare, et Françoise Vincent feront entendre une poésie charnelle, puissante et délicate. À contre-courant de ce qui se chante aujourd’hui, des textes en belle musique pour dire le bonheur de vivre debout. Par la faute à Bonnot découvrons Les Visions d’un chanteux sur les Déchiramants. D’un Air à musée (un de ces livres) applaudissons !

Des textes mis en scène sur le thème de la guerre seront présentés par l’association théâtrale Les Pieds sur scène. Troupe du théâtre de l’urgence capable de jouer dans tous lieux (librairie, bar, jardin et, bien sûr, théâtre), animée par le désir de faire connaître le théâtre à tout le monde et pour toutes les bourses proposera des extraits de Croisades de M. Azama, de L’Inconnue en rouge et noir de E. Pressmann et de Représailles de printemps de Hanokh Levin.

Voici une brève présentation, en attendant de vous voir au Forum Léo-Ferré.

Si vis pacem para pacem


Forum Léo-Ferré :
11, rue Barbès, 94200 Ivry-sur-Seine.
Tél. : 01 46 72 64 68.
PAF : 10 euros.