Accueil > Archives > 1997 (nº 1065 à 1104) > 1081 (24-30 avr. 1997) > [Contre l’expulsion d’un étudiant étranger]

Clermont-Ferrand

Contre l’expulsion d’un étudiant étranger

Le jeudi 24 avril 1997.

Cheikh Fall, étudiant étranger d’origine sénégalaise, est sous la menace d’un arrêté de reconduite à la frontière depuis le 31 mars. Arrivé en France il y a cinq ans, il suit des cours à la fac de sciences de Clermont-Ferrand. Il n’a pour l’instant obtenu qu’un premier semestre de première année de Deug (la fac de sciences de Clermont étant déjà organisée en semestres). Pour faire renouveler sa carte de séjour, Cheikh s’est rendu seul à la préfecture où il a conclu le « pacte » suivant : la validation de son deuxième semestre contre le droit de rester en France. L’enjeu de ses examens n’était plus seulement l’obtention de sa première année mais aussi la poursuite de ses études en France. Ayant échoué de dix-huit points, il était donc expulsable.

Pour défendre Cheikh, un collectif s’est constitué. Après une campagne de pétitions et une réunion d’information, un rassemblement était organisé vendredi 11 avril devant la préfecture du Puy-de-Dôme. Nous avons obtenu un sursis : Cheikh pourra rester en France pour paser ses examens de juin. Cependant il reste dans une situation précaire, la préfecture n’ayant donné aucune garantie.

Contre les lois racistes !

Depuis 1991, la circulaire Sauvé-Marchand institue la surveillance des études d’un étranger par la préfecture, hautement qualifiée pour juger des résultats d’un étudiant !

Aux difficultés dues aux différences de culture, de langue, de système scolaire que rencontre un étudiant étranger, s’ajoute ainsi la précarité. En fait, depuis 1974, les différentes lois censées gérer les flux migratoires ont accentué la précarité économique et sociale des immigrés. Ainsi, empêcher les étrangers ayant fait leurs études en France de s’y installer permet de créer une main d’œuvre clandestine, qui plus est qualifiée.

Face à cette situation, nous sommes réduits à des luttes ponctuelles et défensives. Il est évidemment nécessaire de développer une analyse des motivations économiques et sociales de ces lois. Mais par ailleurs, il faut tenter de créer une dynamique pour pouvoir réinvestir le terrain de manière à ce qu’une solidarité de classe puisse s’exprimer.

Maryla et Olivier
groupe Spartacus (Clermont-Ferrand)