Accueil > Archives > 1991 (nº 809 à 851) > .837 (19-25 sept. 1991) > [éditorial du nº 837]

éditorial du nº 837

Le jeudi 19 septembre 1991.

À l’heure où le marxisme-léninisme semble disparaître de l’avant-scène politique, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir par quels moyens pourra être instaurée une alternative à un libéralisme qui se veut triomphant, et qui par conséquent fait montre d’une arrogance extrême. La chute du PC d’Union soviétique n’aurait que du bon si par la même occasion des mouvements de type religieux et nationaliste ne s’étaient engouffrés dans la brèche, prêts à mener des guerres d’un autre âge pour des questions éculées de frontières et de cultes.

La disparition, à plus ou moins brève échéance, du Parti communiste français ne va-t-elle pas conduire à un phénomène similaire ? Entre une Église catholique toujours soucieuse de réconforter les brebis égarées et un Le Pen désireux de récupérer un électorat communiste désemparé, la marge est étroite. D’autant qu’au sein même de la gauche des signes avant-coureurs n’ont rien de rassurant. À la fête de l’Humanité, n’a-t-on pas vu un stand où l’on conviait les salariés à venir signer une pétition contre les travailleurs clandestins. L’exclusion doit bien commencer quelque part, n’est-ce pas ! On se rappelle de l’époque où le PCF affichait sur nos murs « Produisons Français ! ». Le populisme est une calamité. Le PCF s’y est adonné avec un succès certain pendant des décennies. Si l’on n’y prend garde, d’autres vont poursuivre sur cette voie, confiants en leur capacité de durer ainsi. Les anarchistes, en cette période d’incertitude, ont à répondre à cette menace.