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Échos de presse

Le jeudi 19 septembre 1991.

Cette semaine, encore, a été marquée par les commentaires affûtés de nos spécialistes russes ; avec en prime la conférence de presse donnée par Dieu, lui-même.

Morceaux volés !

Jean-Marie Colombani disserte ainsi sur les propos de François Mitterrand, dans Le Monde du 13 septembre : « "Le socialisme à la française" se réduit à une équation simple : le libéralisme plus l’impôt sur la fortune ». Il cite, également, le candidat en campagne céleste de l’année 1981 : « Deux millions de chômeurs, moi François Mitterrand, je dis que c’est injuste ! » Dix ans plus tard le saint père compte trois millions de chômeurs, parmi ses ouailles, et Jean-Marie Colombani d’enfoncer le clou : « Le mitterrandisme a épuisé sa vocation historique… » Et pan sur le bec !

Toujours dans le quotidien du soir, on y apprend que les socialistes sont en quête d’auteurs. Qu’ils cherchent de nouvelles références. « Contre le marxisme, [le PS] veut réhabiliter un autre courant de pensée socialiste, celui qui de Leroux et Proudhon jusqu’à Jaurès place le pluralisme au cœur de sa réflexion… ». Attention au pillage !

Pour le reste, on retrouve nos fidèles gratte-papier. Philippe Tesson, dans Le Quotidien de Paris du 12 septembre, traite Mitterrand de « vieux monsieur sans couleur » et en page 5 de ce même canard, la journaliste Liliane Laplaine nous dresse un magnifique tableau de l’état de santé du maître de l’Élysée. C’est un régal pour l’estomac. « La sphère ORL. Il est indéniablement fragile de ce côté-là… rhinopharyngites, grippes… il tousse comme tout le monde » (sic).

Du côté russe, L’Humanité du 13 septembre ressort Lénine. « Le marxisme vivra ! », revendique l’organe central du PCF. L’Huma ouvre même l’album de famille avec une photo de Vladimir Illitch en compagnie de sa sœur et de sa femme, Nadeja Kroupskaïa. Souvenirs, souvenirs !

Quant à Politis (nº 151), Bernard Langlois a été chercher un vieux camarade, Pierre Broué, auteur d’une Histoire du Parti bolchevik et d’une biographie de Trotski, qui nous dit : « Je n’aimerais pas voir les manifestants s’en prendre aux restes de Lénine… » On peut le comprendre.

Enfin, le pompon rose revient, cette semaine, à Lionel Jospin, qui sur France-Inter, le vendredi 13 septembre à 8 h 20 précises, nous a révélé : « Le gouvernement de gauche est sous l’influence de l’idéologie dominante, qui est de droite ». Bigre, quel aveu !

Alain Dervin