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Paris

Contre la liquidation de l’institut de prophylaxie dentaire infantile

Le jeudi 19 juin 1997.

Le mercredi 28 mai 1997, les administrateurs CNPF, CFDT, FO, FNMF et deux personnes qualifiées du conseil d’administration de la CPAM de Paris ont décidé de supprimer le secteur soins de l’Institut de prophylaxie dentaire infantile (IPDI), situé 96-98, rue du Faubourg-du-Temple, 75011 Paris.

Seuls les administrateurs CGT, CGC et CFTC n’ont pas apporté leur caution à ce mauvais coup.

Par cette décision, qui s’inscrit dans la continuité d’autres restrictions de l’activité de l’institut prises les années précédentes (suppression de deux cars de ramassage scolaire sur quatre, et de sept postes de prothésistes sur douze, etc.), c’est l’existence même de l’IPDI qui est aujourd’hui remise en cause par la direction de la CPAM de Paris, et son personnel qui est menacé de licenciement.

Quel est actuellement le rôle de L’IPDI ?

Créé en 1964, l’Institut de prophylaxie dentaire infantile couvre plus de 250 écoles primaires et maternelles des 10e, 11e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris. Établissement unique en son genre en France, il se propose de prendre en charge globalement la santé bucco-dentaire des enfants :

  • par une pratique de prévention-dépistage ;
  • par une politique de sensibilisation des enfants et des parents à l’hygiène dentaire (en les orientant vers des soins si nécessaire) ;
  • par un secteur soins pluridisciplinaire.

Quelles seraient les conséquences de sa fermeture ?

Alors que l’on nous parle à tout bout de champ de « prévention », ce sont 53 000 enfants dépistés dans les écoles, dont 17 000 nécessitent des soins, qui ne seraient désormais plus suivis… En clair, cela revient à priver d’accès aux soins toute une population enfantine, plus particulièrement celle des cinq arrondissements de l’est parisien.

Il faut se mobiliser contre cette décision inacceptable

Le personnel de l’IPDI rejette cette décision qui supprime des emplois et surtout, au nom d’un prétendu « recentrage des activités » et des « économies de gestion », brade purement et simplement la santé publique à Paris.

  • Les 4 et 6 mars, et 21 mai derniers, ils se sont mis en grève pour protester contre les menaces de liquidation de l’IPDI.
  • Le 13 mai, un Comité de sauvegarde a été constitué à l’initiative des sections syndicales CGT, CGT-UGICT, CFDT et FO de la CPAM de Paris, pour exiger la garantie du maintien de l’IPDI dans ses fonctions actuelles avec le maintien de tout son personnel (médical, paramédical et administratif).
  • Une pétition est lancée pour protester contre cette décision et sera portée à connaissance du conseil d’administration de la CPAM de Paris, du président de la Caisse nationale et du Ministre chargé du Travail et des Affaires sociales.

Défendre le droit à la santé pour tous

En 1994, la Ville de Paris, alors sous la direction de Jacques Chirac, avait dénoncé une cinquantaine de conventions passées avec différents organismes sociaux en matière de prévention maternelle et infantile (PMI).

Une décision au nom des « économies de gestion » qui avait entraîné la fermeture de plusieurs centres de PMI dans le 13e, 14e, 18e (rue Georgette-Agutte) et 19e arrondissements, et des réductions d’activité dans d’autres, privant de nombreuses femmes enceintes et enfants du minimum de suivi médical nécessaire.

Seuls la mobilisation et les actions de militants associatifs et syndicaux et de parents d’élèves avaient alors permis de sauver le centre de PMI de la rue Delépine (11e) et celui de la rue Philippe-de-Girard (18e)…

Aujourd’hui, pour nous, assurés, parents, enseignants, il est important d’être aux cotés du personnel, employés, cadres et praticiens de l’IPDI pour s’opposer à cette nouvelle attaque contre le droit à la santé. Cela d’autant plus que ce n’est pas le seul établissement de l’action sanitaire et sociale menacé de réduction d’activité ou de liquidation : le Centre de diagnostic et de soins, le Laboratoire de biologie médicale et le Service des gardes malades à domicile sont aussi concernés.

Collectif « Dix-huitième Parallèle »


10, rue Robert-Planquette, 75018 Paris.