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éditorial du nº 1378

Le jeudi 2 décembre 2004.

Vaudeville ou débat politique ? Les guerres internes de succession aux rênes de l’État ont pris dernièrement de l’ampleur au niveau du spectacle. Les tristement célèbres « frais de bouche » de la mairie de Paris peuvent aller se rhabiller. Le « sacre » de Nicolas Sarkozy, son coût, alimentent les rumeurs au sujet du frétillant jeune loup promu président de l’UMP. Au moins peut-on dire que l’argent des contribuables n’aura pas été mis à contribution, mais va savoir !

Après la grand-messe dimanche dernier au Bourget, que se passe-t-il à gauche ? Les militants socialistes ont eu à se prononcer en début de ce mois de décembre sur le projet de constitution européenne. Ces deux épisodes de la vie politique française vont influer sur le paysage hexagonal.

Certes les anarchistes n’ont aucune illusion sur la capacité de transformation sociale des partis politiques. Entre une droite qui poursuit la désagrégation des acquis sociaux et une gauche qui affiche majoritairement son renoncement anticipé, tout le confirme. Mais avec l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP, dans la machine de guerre pour la prochaine présidentielle, la frange la plus réactionnaire de la droite a maintenant un chef de file et il ne faudrait pas mésestimer cet événement. L’UMP, la droite française à la sauce américaine et le « réformisme assumé » du PS, le chemin vers un autre futur sera semé, d’embuches.

Pendant ce temps-là les États-Unis peuvent soutenir la grève générale en Ukraine et le Portugal continuer à poursuivre juridiquement les femmes
ayant avorté.

Près de 50 000 cheminots sur le pavé parisien pour exprimer leur mécontentement éclaire un peu ce paysage terne. Mais pour renverser la tendance il faudrait que l’unité à la base soit dans les luttes plus que dans la défense des acquis.