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Merci !

Le jeudi 16 décembre 2004.

La semaine dernière nous apprenions la mise en garde à vue de nos camarades Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud. Le pourquoi de cet avatar de leur vie militante a été naturellement exposée dans le journal. Solidarité militante quand la presse (à part Sud-Ouest du 1er-décembre) s’intéressait surtout aux frasques de Sarkozy et à sa grande messe médiatique.



Merci, merci, merci et encore merci à vous tous et toutes. Innombrables et de tous horizons.

Merci d’avoir fait confiance à l’école libertaire Bonaventure.

Merci d’avoir fait confiance à deux galeux d’anarchistes sans dieu ni maître forts de leurs seules convictions en un autre présent.

Merci de votre solidarité avec un combat qui n’aura jamais rien d’évident parce qu’il fait clairement le choix d’une morale universelle remisant au magasin des accessoires les différentes facéties des réglementations momentanées qui jalonnent l’histoire des hommes au seul rythme de la loi du plus fort.

Merci du courage dont vous avez fait preuve en osant simplement dire tout haut que les enfants de sans-papiers, leurs parents fussent-ils terroristes, ne sont pas responsables de leurs parents et ont le droit, comme tous les enfants du monde, d’être scolarisés, éduqués et aimés.

Merci, tout simplement d’être de cette petite tribu que les Israéliens ont appelé « les justes » qui, lors de la deuxième guerre mondiale,ont, sans calculs ni arriéres-pensées aucune, fait le choix d’accueillir des petits juifs et autres que la loi et la police du moment traquaient impitoyablement et envoyaient, dans la plus parfaite légalité, là où l’on sait.

Merci à Bernard de s’être occupé de notre fille, mineure, et d’avoir été à ses côtés lors de son interrogatoire à la gendarmerie.

Merci à Françoise de s’être occupée de la maison, d’un pauvre chien
apeuré et d’un vieux chat passablement désorienté.

Merci aux camarades du groupe « Nous Autres » de la FA, de la Libre Pensée, de l’Emancipation, de l’ICEM pédagogie Freinet de Charente maritime et à vous tous et toutes qui avaient su être là quand il fallait l’être, dire ce qu’il fallait dire et faire ce qu’il fallait faire.

Merci aux organisations syndicales, associations, journalistes, sites alternatifs et libres qui ont eu le courage non seulement de prendre position mais d’informer, de donner notre point de vue afin que les populations puissent être librement informées.

Disons le clairement. Sans vous nous aurions craqué. Car quatre
jours de garde à vue, c’est-à-dire 96 heures, en étant empêché de vraiment dormir, de vraiment manger, de se laver, avec insultes, menaces, chantages (placement à la DDASS de notre fille) et autres interrogatoires croisés,diurnes et nocturnes à la clef, ça incite très vite, juste pour pouvoir dormir,manger ou avoir la paix, à avouer qu’on a cassé…le vase de Soissons ! Nous n’avons pas avoué avoir cassé le vase de Soisson grâce à vous. Parce que nous savions que vous étiez là. Pour nous, comme pour notre combat commun pour les droits de l’enfant, pour une société de liberté, d’égalité, de justice et d’entraide. Vous ne pouvez pas savoir comme tout cela est vital.

Encore, et pour toujours, merci à vous.

Nous vous embrassons.

Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud, le 5 décembre 2004