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La Fédération anarchiste italienne

Le jeudi 9 octobre 1997.

La FAI fut crée en 1945 à Carrare, par des camarades qui avaient participé à des expériences (telles que des occupations d’usines, la lutte antifasciste, l’exil, l’emprisonnement, l’internement, la révolution espagnole) et par des militants plus jeunes qui avaient grandi avec les partisans de la résistance, lieu où l’ancienne génération rencontra la nouvelle.

Aujourd’hui, il y a moins de membres de la FAI qu’en 1945 : elle reste cependant la plus importante réalité de l’anarchisme italien : des individus, des groupes, des fédérations locales sont présents, à la fois dans de grandes agglomérations mais aussi dans de petits villages. De plus, nous avons enregistré, ces dernières années, une lente mais constante croissance du nombre de nos sympathisants : un signe clair de la vitalité d’une communauté qui a su elle-même se faire reconnaître comme un point de référence pour ceux qui prônent un anarchisme social émancipateur : un anarchisme qui se sent concerné par la cohérence entre la fin et les moyens, et qui a pour objectif de construire une société future à travers les luttes des opprimés et des exploités.

La FAI est une organisation de synthèse et au dernier congrès de Spezzano Albanese, elle a confirmé le choix d’un tel mode d’organisation afin de permettre aux camarades de débattre d’une plate-forme où la simple opinion des sympathisants peut être écoutée et respectée. Les décisions lient ceux qui les acceptent, comme cela est le cas dans la méthode anarchique.

Pour cette raison, la FAI se définit comme une « organisation réellement vivante, sans un centre dictant des positions à sa périphérie, une organisation considérée comme un laboratoire collectif où chaque structure et individu agit comme centre et périphérie à la fois, avec l’objectif d’analyser, de résoudre, de communiquer, de construire et pratiquer le programme anarchiste révolutionnaire dans son ensemble. Le but étant de construire une nouvelle société, ici et maintenant, c’est-à-dire à l’intérieur du syndicat, des associations culturelles, alternatives, auto-organisées, une nouvelle société fondée sur les buts de la participation que l’anarchisme social pourra mettre en pratique dans la société actuelle ».

Dans un contexte social et politique en défaveur de la perspective anarchique, l’action des anarchistes fédérés doit devenir de plus en plus pressante et décisive, allant dans le sens d’un changement radical de société et d’une présence constante dans la lutte sociale.

Ces dernières années, à chaque fois que les anarchistes ont imposé une présence active, ils ont pu obtenir quelques résultats qui, quoique limités, étaient positifs. La contribution des anarchistes à la naissance et à la croissance des mouvements syndicaux de base a été remarquable. Le mot d’ordre d’autogestion a permis de développer des réseaux de relations plus forts et plus durables parmi ceux qui développent les expériences anarchistes en dehors de la logique du capitalisme et des gouvernements, dans différents domaines, afin de contraster avec les affaires de la social-démocratie. Ouvertement opposées aux institutions locales, les organisations de coopération extra-institutionnelle sur le territoire ont démontré qu’il était possible de construire des associations de citoyens capables de s’opposer à la décadence environnementale, de protéger la santé publique, de promouvoir la solidarité sociale.

L’activité anticléricale existe encore grâce aux anarchistes à une époque où tous les partis attribuent une suprématie morale à l’Église. Les anarchistes se sont toujours opposés de façon cohérente au service militaire, à la guerre et aux installations militaires.

Le journal anarchiste « Umanità Nova » est devenu une référence pour ceux et celles qui, même s’ils ne se référent pas strictement à l’anarchisme, possèdent une sensibilité anarchiste. Il joue le rôle de ciment à l’intérieur du mouvement anarchiste et est un instrument important pour diffuser nos idées.

Fédération anarchiste italienne