Accueil > Archives > 1997 (nº 1065 à 1104) > 1095 (9-15 oct. 1997) > [Fraternel hommage à la révolution espagnole]

Fraternel hommage à la révolution espagnole

Le jeudi 9 octobre 1997.

Les copains de l’association Liber Terre, organisateurs de cette rencontre autour de l’Espagne révolutionnaire, peuvent se féliciter des efforts fournis. À Bieuzy-les-Eaux (à 12 km de Pontivy) en centre Bretagne, ce sont 400 personnes qui ont participé aux deux journées de témoignages et débats (samedi 27 et dimanche 28 septembre) venant de Bretagne et au-delà. La qualité des interventions et des débats, l’atmosphère chaleureuse, la fraternité des chants révolutionnaires et du bon vin en firent un moment unique (en particulier le samedi soir !).

Les anciens de 1936 comme Abel Paz et Emilio Trave évoquèrent avec force l’élan destructeur de l’ordre ancien mais aussi constructeur d’une société communiste libertaire qui anima aussi la révolution. Il nous fallut revivre encore la douloureuse expérience de l’échec, la double lutte des militants libertaires à la fois contre le soulèvement fasciste et contre les attaques des républicains et des staliniens, les débats houleux sur la militarisation et la collaboration ministérielle. Mais jamais cette passionnante histoire n’en resta à une banale et mythique nostalgie. Soixante ans après, il ne s’agissait pas de « pleurer et de geindre » comme nous le dit, entre autres, Abel Paz, mais de réfléchir sur la révolution espagnole pour, d’une autre manière, continuer la lutte contre un système toujours aussi inique.

Oui, la révolution était à l’ordre du jour à Bieuzy-les-Eaux, et ce ne fut pas le moindre des paradoxes que la première intervention dans la salle fut celle d’un ancien de 1936 apostrophant l’assemblée et nous demandant comment nous comptions changer la société maintenant. Mais en 1936, la CNT, autant qu’un syndicat, était un lieu de culture révolutionnaire qui diffusait l’idée et la pratique du communisme libertaire profondément dans le prolétariat espagnol quand, aujourd’hui, il nous faut déjà convaincre qu’une alternative au capitalisme existe. Si la tâche est difficile, les rencontres de Bieuzy nous prouvent que les idées anarchistes sont pour de nouveaux individus une alternative possible.

Arnaud
groupe La Commune (Rennes)