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Lyon

Restos U — Cités U : le personnel en a ras-le-bol !

Le jeudi 20 novembre 1997.

Le CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), organisme parapublic, gère l’hébergement des étudiants, la restauration, et les bourses étudiantes. Celui de Lyon-Saint-Étienne emploie 350 salariés : cuisiniers, femmes de ménage, agents d’entretien…

Depuis 7 ans, date de l’arrivée du directeur Coudour (ex-détaché au ministère des affaires étrangères sous Giscard d’Estaing), les employés divisés et brimés n’avaient pas trop manifesté contre la direction. Pourtant, les problèmes étaient là : bas salaires, perte du pouvoir d’achat, personnel absent non remplacé, harcèlement mental sur certains employés.

Cette année, le personnel s’est mobilisé dans plusieurs régions pour montrer son mécontentement. Ses revendications : avoir un 13e mois, réviser les grilles de salaires, et obtenir un statut de fonctionnaire à l’instar des ATOS (personnel de l’éducation nationale réalisant les mêmes fonctions que le personnel des CROUS).

Sur la région Rhône-Alpes, les ouvriers de Saint-Etienne se sont mis en grève dès le lundi 3 novembre jusqu’au vendredi 7 novembre. Ceux de Lyon ont suivi en faisant une journée de grève nationale le jeudi 6 novembre. Le mouvement a été très suivi. Pendant la semaine de grève, des ventes de sandwichs ont été réalisées devant les restaurants universitaires qui, grâce à la présence du personnel précaire (CDD, étudiants employés à l’heure, CDI avec une période d’essai d’un an), assuraient un service minimum. L’argent récolté a permis d’adoucir la perte de salaire due à la grève et les sandwichs invendus furent offerts aux routiers en grève.

Le préavis de grève national prenant fin le 7 novembre, et devant une telle mobilisation (80 % du personnel des restaurants), les délégués syndicaux régionaux (CGT en l’occurrence) déposèrent un nouveau préavis de grève à partir du mercredi 12 pour obtenir des négociations à l’échelle régionale, notamment pour contrecarrer les effets de l’annualisation du temps de travail mise en place il y a 2 ans (1716 heures de travail par an). Celle-ci permettait aux gestionnaires d’utiliser le personnel aux jours et heures désirés, sans avoir à le prévenir suffisamment à l’avance. Dès le lundi 10, la direction, redoutant une nouvelle mobilisation, recevait une délégation et acceptait la notion d’un délai d’une semaine pour prévenir le personnel de ses horaires.

En attendant, afin de casser le mouvement unitaire du personnel, la direction n’a rien trouvé de mieux que de retirer tous les jours de grève sur le salaire de novembre. Pour une entreprise à vocation « sociale », les méthodes restent répressives comme dans le privé.

Quant aux revendications nationales, elles ont été déposées au ministère de l’Éducation nationale. Le personnel des CROUS est prêt à repartir en lutte si ses revendications restent sans réponse. Affaire à suivre…

Manu
groupe Déjaque (Lyon)