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Voici la maison du journal

elle est vide…
juin 1957.

Pour la remplir, ont déjà souscrit : …



À travers les ondées de notre capricieux printemps, un rayon de soleil vient de trouer les nuages qui se déchirent sur un grand drapeau de ciel bleu.

Il réchauffe nos corps et plus encore nos cœurs, il traverse la vitre de la boutique qui est maintenant notre local, et nous le regardons monter le long du mur comme un symbole d’espérance.

En effet, mes amis, les anarchistes, ont aujourd’hui leur maison, un asile de liberté et de paix, un îlot de pensée libre où les copains pourront se retrouver, se retremper et intensifier la grande et belle lutte des hommes qui veulent vivre, face à tous ceux qui acceptent de mourir.

Vivre, avec tout ce que cela comporte de beauté, de rayonnement, d’ivresse, avec tout ce que la liberté seule peut inspirer. Mais il faut le dire, la réalisation de ce rêve longtemps caressé n’a pu se concrétiser que par un emprunt qui grève lourdement nos faibles ressources.

Si, tenant compte de l’effort passé de nos militants et de nos sympathisants, nous nous sommes engagés dans une telle voie, c’est avec l’espérance… mieux avec la certitude que vous intensifierez votre soutien : abonnement, vente à la criée, souscriptions, présence à nos fêtes comme à nos manifestations.

Depuis le congrès de Paris où nous avons fait reparaître ce journal, jusqu’à celui de Nantes qui va s’ouvrir quelques jours après la parution de ces lignes, nous n’avons cessé de réaliser le programme duquel vous nous aviez accordé votre confiance.

D’abord en faire le libre organe de tous les hommes libres, ensuite le diffuser plus largement de numéro en numéro.

Voici quelques mois, nous le mettions dans les kiosques, aujourd’hui, où nous sommes dans nos meubles, nous devons nous tourner vers de nouveaux horizons, envisager des luttes plus vastes, une propagande plus intense.
En effet, il n’est pas dans nos buts de présenter un état de nos services accomplis, mais de jeter les yeux sur des perspectives futures ; le souvenir du passé ne se justifie que parce qu’il engendre l’avenir.

Pour que cet avenir soit à la mesure de nos espérances, c’est à vous que nous nous adressons, hommes libres, pacifistes, humanitaires, assoiffés d’idéal, dont l’apport peut nous permettre de faire notre fédération anarchiste plus forte et plus efficace dans son combat et de faire entendre plus haut et plus loin la voix de son organe Le Monde libertaire.

Le M.L.