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Déclaration [à propos des] sans-papiers

Le jeudi 20 novembre 1997.

Lors du 6e congrès de l’Internationale des Fédérations anarchistes, tenu à Lyon les 31 octobre, 1er et 2 novembre derniers, nos camarades du groupe No Pasaran de Guyane ont fait la déclaration suivante en soutien à la lutte des sans-papiers.



L’État français, après avoir usé et abusé de la force de travail des travailleurs immigrés, a décidé qu’une fois le citron pressé, il fallait le jeter au feu.

Ce jour, le 31 octobre 1997, est la date butoir fixée par la circulaire du 24 juin pour le dépôt des demandes de « réexaminer la situation de certaines catégories d’étrangers en situation irrégulière ».

Considérant que le ministère de l’Intérieur, afin de rendre inextricable les procédures de « régularisation », a défini des critères spécifiques pour chacune des onze catégories définies par la circulaire, pour justifier à priori les rejets de candidatures.

Considérant qu’il est crapuleux de demander aux prétendus « irréguliers » de fournir des fiches de paye prouvant une « activité régulière », alors que ces personnes travaillent par définition « clandestinement », et exiger qu’elles présentent une déclaration d’impôt ou un bail, elles qui ne paient pas d’impôts et louent généralement leur logement à des marchands de sommeil.

Considérant que cette opération orchestrée par le ministère de l’Intérieur de l’État policier n’est qu’un vaste complot scélérat tendant à « faire sortir du bois », avec la complicité des associations humanitaires, pour ficher tous ceux qui, jusqu’à présent, avaient réussi à échapper aux mailles du filet de la répression policière, et réussir l’épuration ethnique engagée à des fins électoralistes, véritable concession aux exigences d’une extrême droite raciste et fasciste.

Nous dénonçons le pouvoir étatique qui veut faire accepter par le peuple français des mesures qui s’apparentent, non dans la forme mais dans le fond, à la sinistre opération du Vel’d’hiv.

Appellons à tous les travailleurs et exclus à se lever dans un nouvel élan pour contrecarrer ce crime prémédité entre nos frères de misère : les travailleurs immigrés.

Assurons notre soutien total à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants frappés par ces mesure iniques et indignes d’une humanité qui aspire à une réelle émancipation pour assurer à tout individu le droit d’exister et de vivre libre et de circuler, travailler où bon lui semble, sur notre planète la Terre.

Unis, nous vaincrons !