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Lyon

Provocation des gardes-péages

Tunnel de l’Escroquerie Organisée
Le jeudi 20 novembre 1997.

Lundi 10 novembre, comme chaque lundi depuis le mois d’août, le Collectif pour la gratuité et contre le racket (dans lequel la FA de Lyon est investie) organisait une opération « péage gratuit » au péage Saint-Clair. Du fil de fer permettait de maintenir les barrières levées, chaque automobiliste recevait un tract et parfois nous achetait un autocollant « TEO, Oui à la gratuité ». Jusque là, pas de soucis particuliers !

Ce sont quelques salariés de la société exploitante du péage (120 salariés sur l’ensemble du tronçon) qui nous ont provoqués ce jour-là. Ils coupaient systématiquement les fils de fer et lançaient même des propos réactionnaires et xénophobes à l’encontre de militants du Collectif (du style « ferme-la, tu causes même pas français » ou « vous nous emmerdez les prolos ! ») : la tension ne pouvait que monter. Auparavant, le dialogue avait permis de les neutraliser, et il n’y avait eu que quelques altercations mineures.

Cette fois-ci les choses sont allées un peu plus loin. Ces employés plein de zèle ont appelé les flics qui sont venus à un plein fourgon. Trois membres du Collectif, parmi la trentaine que nous étions, furent désignés pour avoir commis des dégradations sur du matériel privé. Comme il se doit, ces dégradations ont été niées par les trois membres du Collectif auditionnés en charmante compagnie dans un bureau rempli de CRS situé tout près du péage. Pendant ce temps-là, une vingtaine de motards de la FFMC (Fédération française des motards en colère) arrivait pour prêter main forte aux levées des barrières. D’autres membres du Collectif préparaient vin chaud, thé et café. La provocation avait manifestement échouée.

Néammoins cette intervention des flics n’est pas le fruit du hasard. Bouygues (concessionnaire du péage) et les pouvoirs locaux misent sur notre épuisement et jouent la carte de l’intimidation. Mais la mobilisation ne semble pas faiblir, car une manifestation est d’ores et déjà prévue (en liaison avec d’autres villes ayant le même problème) pour réclamer la gratuité des périphériques urbains.

Et les opérations « péage gratuit » continueront tous les lundis.

Manu
groupe Déjacque (Lyon)