Accueil > Archives > 2004 (nº 1342 à 1380) > 1369 (30 sept.-6 oct. 2004) > [Un Nouveau métier ?]

Un Nouveau métier ?

Le jeudi 30 septembre 2004.

Douze soldats français se sont servis dans les caisses d’une banque qu’ils étaient chargés de garder à Ban, en Côte d’Ivoire. Leur butin se montait à 65 millions de francs CFA, soit l’équivalent de 100 000 euros. À croire que leurs salaires, leurs primes de risque, d’éloignement étaient dérisoires pour voler, par personne, à peine 60 000 de nos anciens francs.

Comme la morale est toujours sauve en matière militaire, on le sait depuis l’affaire Dreyfus, ils se sont fait prendre et ont été rapatriés en France pour se faire juger par la justice française, par les tribunaux propres à l’armée, les TPFA. Les Ivoiriens sont tellement privés de tout qu’ils n’ont sans doute pas de tribunaux, a dû se dire notre chère ministre Michèle Alliot-Marie.

On peut s’interroger sur l’entraînement et sur la capacité intellectuelle de ces valeureux soldats chargés de défendre les hautes valeurs de la France dans ses anciennes colonies : ils se sont font prendre et le plus minable, ils ont volé des billets qui allaient être retirés de la circulation…

En effet, suite à des contrefaçons importantes de francs CFA et aux pillages survenus en Côte d’Ivoire, à Abidjan en août 2002 et à Bouaké en septembre 2003, les principales coupures de francs CFA seront privées de cours légal en 2005.

Ironie, pendant ce pillage de Bouaké, quatre soldats français avaient participé à cette œuvre collective en dérobant pour l’équivalent de 57 000 euros et eux aussi s’étaient fait choper. À ce sujet les journaux ivoiriens se plaignent d’attendre toujours une information sur les peines infligées à ces soldats de la guerre humanitaire.

Si, comme l’affirment les campagnes de pub, « l’armée vous apprend un nouveau métier », on peut constater à la lumière de ces quelques échecs ivoiriens que la formation n’est pas tellement au point en matière de braquage.

Jimma