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Tourisme anarchiste du 23 au 25 octobre

Une Promenade à Barcelone

Le jeudi 21 octobre 2004.

Un itinéraire de trois heures et demie en bus permettra de connaître les faits les plus notoires de l’anarchisme avec pour objectif « d’arracher cette Barcelone de l’oubli ». L’idée est partie du collectif Turisme Tàctic et avec le soutien du consistoire barcelonais et de la municipalité. Il s’agit de faire une promenade en autobus — avec un peu de marche à pied — dans les lieux où le mouvement anarchiste a vécu ses grands moments, « faire un passage dans la ville pour expliquer une histoire cachée », déclare un des promoteurs, Maite Ninou, qui explique que selon une récente enquête, 90 % des Barcelonais sont dans l’ignorance de tout ce qui touche au mouvement anarchiste ou en a une vision péjorative.

La visite commencera au Portal de Santa Madrona où se tint le premier congrès ouvrier en 1870 et où mourut l’anarchiste Francisco Ascaso en 1936, et passera par le monument de Colon d’où il y eut une tentative d’attentat contre Franco en 1946. El Raval et le Parallel sont des lieux emblématiques, avec les cheminées de La Canadiense, où l’anarchisme entama la première grève générale ; c’est aussi dans cette partie de Barcelone que Salvador Segui est mort fusillé, sans oublier la fameuse bombe du Liceu.

Au cimetière de Montjuïc seront visitées les tombes de Durruti et de Ferrer i Guàrdia ; le château où seront fusillés tellement d’anarchistes, et le monument aux Immolés. À Poblenou, quartier libertaire par excellence, on pourra visiter le siège de los Solidarios et la zone des barricades, à Can Felipa. Le bus parcourra la Via Laietana pour rappeler qu’elle fut appelée Via Durruti en 1936, et l’on fera une halte pour voir le siège de la CNT, avant d’aller, plus en amont, à l’hôtel Ritz, converti en cantine populaire durant la guerre civile. L’itinéraire n’oubliera pas le Camp de la Bota ni la prison Model, où ont été enfermés tant de militants libertaires.

La Route de l’anarchisme n’a pas oublié les tentatives de renaissance au cours de la Transition politique, avec les Journées libertaires du Parque Guell en 1977. La création du Mouvement ibérique de libération (MIL) sera rappelée dans le bar où la police a arrêté Salvador Puig Antich. Et l’incendie du théâtre de la Scala nous rappellera la « criminalisation du mouvement anarchiste ».

Au cours du trajet des documents d’époque seront diffusés pour mieux comprendre ce qu’a signifié l’anarchisme en Catalogne. Ce sont des illustrations nécessaires, parce que les changements urbanistiques rendent plus difficiles, dans certains cas, la mise en relation du lieu avec les faits. Par exemple, le camp de la Bota, où ont été exécutés des centaines d’anarchistes, a disparu avec le Forum.

Maite Ninou explique la difficulté de réaliser ces documents historiques, parce que les pièces originales sont à la Filmothèque de Madrid et pas à Barcelone, et pense que l’on devrait en demander la dévolution, comme cela s’est passé « avec les documents de Salamanque ».

Sont programmés des itinéraires touristiques du 23 au 25 octobre. L’autocar partira du métro Drassanes jusqu’à Santa Madrona, à 10 heures du matin, et la balade prendra fin vers 14 heures. Les tickets, qui coûtent 3 euros, peuvent être réservés aux guichets du Palais de la Virreina de la Rambla et on peut aussi les acheter avant de monter dans le bus, dans la mesure des places disponibles.

Source : Avui