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Terreur

Le jeudi 18 mars 2004.

En péninsule ibérique comme partout ailleurs, le pouvoir d’État est toujours prompt à utiliser chaque drame pour instrumentaliser l’opinion. Le gouvernement avait « déjà » bouclé son enquête dès l’annonce des attentats de Madrid et désignait ainsi l’organisation basque ETA. Le but à atteindre semblait être un effet d’union nationale à la veille d’élections législatives. à l’heure du bouclage, les auteurs ne seraient plus des fous nationalistes mais plutôt des tarés de dieu. D’ores et déjà, le peuple espagnol aura apprécié autant la manipulation du pouvoir que les deux cents meurtres aveugles. Nous publions ici les communiqués d’organisations libertaires exprimés le jour même des attentats.

La rédaction



Nous condamnons ce brutal attentat en réaffirmant que la violence sans distinction et les morts de personnes innocentes ne seront jamais justifiables. Le brutal attentat d’aujourd’hui à Madrid, avec plusieurs explosions et des dizaines de morts et de blessés est pour la CGT une action misérable et dépourvue d’une quelconque signification idéologique. Ces assassinats brutaux nous laissent très interrogatifs et nous avons la lourde responsabilité de comprendre, mais pour la CGT il est clair que ce fut un attentat dirigé directement contre la classe travailleuse. Nous voulons, la CGT, manifester notre plus sincère soutien et notre solidarité aux victimes de cet attentat ainsi qu’à leurs proches.

Comité confédéral de la CGT

Madrid se réveille ce matin teintée de sang. Le sud de la capitale, la zone où se concentre la majeure partie de la classe travailleuse de la ville, était le théâtre d’un des plus atroces et sauvages attentats de l’histoire. Encore consternés et sans connaître la dimension de la catastrophe causée par les bombes qui ont fait exploser les voies de banlieue de la RENFE, avec des trains remplis de travailleurs et de travailleuses qui se rendaient à leur travail, la Fédération locale de Madrid de la CNT veut faire preuve de son plus énergique rejet et de sa condamnation de tout fait de ce type et, dans le même temps, faire preuve de sa plus sincère solidarité avec les victimes et leurs proches, touchés par ces sauvages attentats.

Le Comité de la Fédération Locale de Madrid, CNT

L’attentat le plus lâche et le plus sanglant qu’on n’avait jamais vu a été commis ce matin à Madrid. Trois trains de banlieue de la RENFE, à Santa Eugenia, El Pozo et Atocha, ont été les objectifs prémédités de quelques fanatiques aux esprits déformés qui ne sèment que la douleur, l’angoisse et la mort sur leurs pas. Ce qui est arrivé sur les lignes de la RENFE aurait pu arriver dans le métro, ou en un quelconque autre lieu. Ce fut un attentat contre des travailleurs et des étudiants. Plus de 173 morts et des centaines de blessés sont des chiffres qui bouleversent et ébranlent n’importe quelle personne. Ceux qui ont conçu ce massacre, ceux qui les ont aidés d’une façon ou d’une autre, ceux qui l’ ont accompli et même ceux qui les ont aidé, fut-ce symboliquement, méritent d’être rejetés par toute la société, et évidemment, par la classe ouvrière. Cet attentat est un acte de guerre non déclaré qui assombrit le futur de ce que pourrait être l’être humain. Depuis Solidaridad Obrera, nous condamnons énergiquement cet exécrable attentat massif, ses auteurs et ceux qui les soutiennent. Nous n’oublierons jamais.

Le Bureau syndical de Solidaridad Obrera