Accueil > Archives > 2003 (nº 1301 à 1341) > 1323 (5-11 juin 2003) > [Gestion directe !]

Services publics

Gestion directe !

Le jeudi 5 juin 2003.

Le gouvernement est clairement décidé à élaborer des réformes, visant à asservir encore un peu plus les travailleurs. Devant ce constat, nous persistons à penser que seule une grève générale permettra d’avancer dans les luttes. En premier lieu, le gouvernement touche à nos retraites. Il continue sa logique depuis 1993 (réforme Balladur) passant le nombre d’annuités de 37,5 à 40 ans dans le privé.

Aujourd’hui, ce gouvernement tente de capitaliser les retraites. Ce qui se traduit par la souscription des travailleurs à des fonds de pension et donc la mise à mort du système par répartition.

Ces réformes vont s’instaurer en plusieurs étapes : le passage de 37,5 à 40 annuités de cotisations pour la fonction publique, à partir de 2004 (avec une décote par année manquante) ; ensuite, l’augmentation du nombre d’annuité à 41 ans en 2012, à 42 ans en 2020 pour le public et le privé et par la suite la suppression de la retraite (pour les plus pauvres). Ce qui signifie, travailler plus longtemps et donc produire plus pour gagner moins. Exigeons la retraite à 55 ans à taux plein pour tous, le retour à 37,5 annuités pour tous (privé/public), l’augmentation des charges patronales et une réduction du temps de travail sans réduction de salaire (travailler moins et autrement).

Mais il n’y a pas que les retraites qui sont touchées. C’est le service public également qui par cette politique est victime d’un démantèlement.

Tout d’abord, il faut faire la différence entre l’État et la notion de service public. En effet, ce n’est pas le propriétaire qui est important (entreprise privée ou d’État) mais son utilité sociale pour la population. Une entreprise nationalisée peut fonctionner comme une société privée, c’est-à-dire mettre en avant le profit donc la rentabilité.

Dès le début des années quatre-vingt, la gauche a pratiqué les logiques du capitalisme. Rappelons-le, c’est Quillés qui a privatisé les PTT, devenus France-Télécom et La Poste. Ce sont les différents ministres qui ont fermé des bureaux de poste, des classes et des écoles et qui aujourd’hui suppriment des maternités et des hôpitaux de proximité. Jack Lang a augmenté les cadeaux aux écoles privées ! Ce qui engendre une diminution des effectifs et des restructurations régulières.

L’Éducation nationale va être victime de la décentralisation donc de la régionalisation, ce qui va accroître l’inégalité économique entre les régions.

Le secteur privé de la santé est devenu majoritaire, nous avons aussi assisté à la privatisation des services communaux, comme les cantines scolaires… Autre exemple, l’État recrute de plus en plus de stagiaires, de précaires et d’intérimaires.

Afin de sauver le service public, il faut se débarrasser des politiciens, donc de l’État, du capitalisme et également du corporatisme. Des emplois sont à recréer : infirmières, profs, etc.

Pour sauvegarder le service public, la solution est la socialisation des moyens de productions et la gestion directe du secteur public par les salariés et les usagers.

Seules la solidarité et la combativité des travailleurs, pourront faire front face aux gouvernements (de gauche comme de droite) menant la politique du capital.

Développons des actions de sabotage (Émile Pouget), d’occupation et de grèves. Tout ceci mené par les travailleurs eux-mêmes sans consentement de nos chers bureaucrates syndicaux. Ce qui implique de construire des assemblées générales souveraines et interprofessionnelles (public/privé) et à participer aux luttes de quartier.

Seul l’anarchosyndicalisme est digne d’apporter des outils d’émancipations aux travailleurs. Dans ce contexte politico-économique, les idées et projets libertaires restent encore plus d’actualité. Ni État ni patron ! Autogestion !

Nicolas,
CNT Communication culture spectacle, section BNF
Sanctionné par six jours de mise à pied pour notre expression syndicale