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Une Déléguée interministérielle aux droits des femmes… et pourquoi pas à la révolution !

Le jeudi 27 novembre 1997.

La création d’un poste de déléguée interministérielle aux droits des femmes, la nomination de Geneviève Fraisse et les déclarations de Maya Surduts, responsable du collectif et de Krivine laisseraient penser que la création de ce poste est une avancée…

Lors des Assises nationales pour les droits des femmes (15 et 16 mars 1997), la réclamation de la parité, mise en avant par les déléguées du PS, avait été dénoncée comme la tactique propre à un parti à l’époque en mal de voix. Par ailleurs, les bases d’appel à la manifestation du 15 novembre constituaient un premier pas dans la réappropriation par le mouvement social de la revendication de la réduction du temps de travail.

Le gouvernement gauche « plurielle », fidèle gérant des intérêts du patronat, ne peut que craindre les dénonciations des réelles motivations de l’adoption des 35 heures : perte de salaire, annualisation du temps de travail… Pour occulter les revendications, exprimées à l’occasion du 15 novembre, il sort de son chapeau ce poste de déléguée.

Hommes, femmes : même classe, même combat !

Les victimes de cet artifice ne sont que des dupes volontaires, qui cherchent à nous anesthésier avec l’argument du « moindre mal » et à présenter l’État comme un interlocuteur possible !

La société capitaliste, basée sur l’exploitation, a besoin de tracer des lignes de démarcations illusoires au sein de la classe dominée. Ainsi, au même titre que les immigrés ont une fonction de boucs émissaires, le statut infériorisé de la femme sert de soupape de sécurité et de fondement à l’ordre moral. La lutte antisexiste ne doit en aucun cas être le prétexte à la propagation d’une vision de la société divisée entre classe d’homme et classe de femmes ; vision qui ne peut que servir la bourgeoisie ! À ce titre, il est révélateur que l’écart entre les carrières menées par les hommes et celles menées par les femmes s’amoindrisse avec l’augmentation du niveau d’études [1].

Il ne peut qu’être bénéfique que la lutte antisexiste soit un lieu où émergent des revendications concernant l’ensemble des exploités. En effet, nous savons pertinemment que l’égalité ne sera jamais obtenue en aménageant un système dont l’inégalité économique et sociale est la pierre angulaire. L’aboutissement de revendications concernant l’égalité homme/femme ne doit ainsi pas être une fin en soi !

Maryla
groupe Spartacus (Clermont-Ferrand)


[1Cf. article du Monde du 16 et 17 nov. sur l’inégalité homme/femme dans le monde du travail.