Accueil > Archives > 1997 (nº 1065 à 1104) > 1104 (11-17 déc. 1997) > [Justice de classe contre Justice sociale !]

Élections Prud’homales

Justice de classe contre Justice sociale !

Le jeudi 11 décembre 1997.

La campagne des élections prud’homales a fait rage et chaque syndicat a attendu avec anxiété le résultat des courses. L’enjeu était de taille : le total des voix obtenues détermine en effet le nombre de postes de juges qu’un syndicat occupera dans les différents tribunaux prud’homaux, avec le financement qui s’y rattache.

Dans ces conditions il nous paraît important que les listes CFNT, (Coordination française nationale des travailleurs) affichant clairement l’idéologie fascisante du FN, ne recueillent aucune voix, car cela contribuerait au renforcement d’une organisation dangereuse pour le droit des travailleurs.

Ceci dit nous ne pouvons qu’être inquiets des discours syndicaux, finalement assez proches de ceux qui ont cours lors de toutes les élections, à savoir : votez pour moi et ça ira mieux demain.

C’est oublier que les tribunaux prud’homaux sont des institutions cogérées par des représentants des salariés et par des représentants patronaux.

Rappelons que 720 000 patrons élisent autant de conseillers prud’homaux que 15 500 000 salariés !

Peut-on en attendre une réelle justice sociale ? Peut-on espérer y voir condamner le capitalisme assurant aux classes dominantes la jouissance de la plus grande part des richesses produites au détriment de l’ensemble des salariés ? Sûrement pas ! Nous pensons que pour se défendre les travailleurs doivent s’organiser en dehors de toute ingérence patronale.

C’est au sein de structures autonomes que peuvent s’élaborer les luttes sociales permettant l’instauration d’un rapport de forces favorable aux salariés.

Aller quémander dans un tribunal une justice faite pour pérenniser l’exploitation et la domination ne constituera jamais une alternative même si pour des individus isolés elle est souvent le seul recours.

Pour un véritable changement social seules les luttes revendicatives peuvent permettre à chacun de construire sa dignité d’être humain.

Groupe Déjacque (Lyon)