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éditorial du nº 1446

Le jeudi 14 septembre 2006.

C’est la rentrée des classes, des millions d’enfants et d’adolescents sont abandonnés à L’Éducation nationale. Plutôt que d’en faire des êtres libres, épanouis, puisant leurs connaissances dans le savoir accumulé par les générations qui les ont précédés, celle qui préfère instiller dans leur cerveau malléable un savoir distillé de doctes imbéciles. Elle cherche à les transformer en singes savants capables d’ânonner par cœur des leçons qu’ils ne comprennent pas. Le but de l’Education étant, pour nos diligents dirigeants, de former des élements disciplinés respectant l’autorité, répondant à des principes devenus pour eux des réflexes, mais qu’ils n’ont jamais fait leurs. Ces principes, gravés dans l’inconscient de nos enfants, feront d’eux des adultes dociles, facilement manipulables par ceux qui savent tirer les ficelles. Nos dictateurs en puissance modernes rêvent d’une population persuadée que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, alors qu’inconsciemment ils sont les esclaves d’une doctrine qu’ils acceptent sans critique.

Les partis politiques, eux, sont sortis ragaillardis de leurs universités d’été, ils se dirigent vers les startings blocks de la course électorale. Mais que ce soit à gauche ou à droite, la chasse aux pauvres a battu son plein cet été. Les SDF ont été bannis des centre-villes pour ne pas gêner l’industrie touristique. Le gouvernement, après avoir profité des vacances pour expulser des sans-papiers et leurs enfants, a voulu montrer son efficacité dans le traitement des logements insalubres en jetant plus de 1 000 personnes dans la rue, là ou bien sûr, ils trouveront les élements nécéssaires à une bonne hygiène de vie, air pur et grand espace. De fait, indépendamment des critères ethniques et nationaux, mais bien sûr un critère de classe sociale, c’est le trop-plein du marché que l’on cherche ainsi à marginaliser ou à expulser. Que l’on soit bleu de frousse, vert de terreur ou rouge de colère, nous sommes tous obligés de nous conformer au moule le plus en vogue sur le marché, c’est ce qu’ils appellent l’employabilité. Gageons que le chômage, avec l’insécurité, sera un des grands thèmes sur lequel dégoiseront nos candidats à la magistrature suprême. Tous auront des solutions miracles pour éradiquer ce chancre sarcomateux qui pourrit nottre société. En l’occurrence, les différents gouvernements qui depuis une trentaine d’années se succèdent dans l’hémicycle n’ont jamais cherché qu’à camoufler le nombre réel des sans-emploi derrière des chiffres manipulés.