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Cash converters : opération portes ouvertes

Le jeudi 19 février 1998.

Le mercredi 11 février 98, environ 150 chômeurs/précaires en lutte (des membres d’AC !, de la CNT, de la Maison des étudiants, de l’Assemblée générale de Jussieu) sont partis de Bastille vers 15 heures pour se rendre non loin de là devant un magasin Cash Converters, type même de boutique qui vit de la misère. En effet, les magasins du type Cash Converter fonctionnent en revendant à des pauvres des objets de première nécessité que d’autres pauvres ont été obligés de céder à des prix dérisoires : c’est ainsi qu’ils accumulent des profits colossaux en organisant le « business de la survie ». Ces monts de piété du racket ultralibéral prospèrent sur un principe simple : proposer à ceux qui ont un besoin urgent de liquide un prix qu’ils sont forcés d’accepter, et revendre cette marchandise (évidemment à un tarif beaucoup plus élevé) à d’autres pauvres un peu moins pris à la gorge. Joli système : plus il y a de misère, plus ceux qui gèrent ces magasins s’engraissent !

L’objectif de l’action, sur le thème « tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont, ils nous l’ont volé », était de sortir le matériel sur le trottoir. Malheureusement, la police, présente depuis Bastille, est intervenue violemment. Des manifestants se sont dispersés dans les rues avoisinantes. Mais près de quarante personnes ont été interpellées. Une trentaine ont été relâchées vers 19 heures tandis que dix autres passaient la nuit en garde à vue. À l’heure actuelle, plusieurs personnes seraient toujours menacées de poursuites.

P.G.