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Une Lutte pour les droits des femmes en Algérie

Le jeudi 5 mars 1998.

Le 8 mars 1998, les femmes algériennes vont occuper, une nouvelle fois, la rue et affirmer leur volonté de ne pas accepter leur enfermement. Il y a un an, le 8 mars 1997, 14 associations féminines et/ou féministes ont pris une initiative afin de rompre l’isolement des militantes et des femmes en particulier. Elles ont décidé de lancer une pétition « Un million de signatures pour le droit des femmes dans la famille ». Elles proposent l’adoption et l’application immédiate de 22 propositions pour amender le Code de la famille (1984) qui met les femmes dans un statut de mineures dans la famille.

Dans une situation dramatique pour le peuple algérien, tant d’un point de vue économique que politique, cette pétition est un premier pas dans le combat unitaire, notamment pour les femmes qui sont violées, égorgées et mutilées. La plupart des associations signataires sont pour l’abrogation pure et simple du Code de la famille. Cette pétition est dirigée vers les femmes et les hommes en Algérie, mais aussi dans la communauté algérienne vivant à l’étranger. Des associations de solidarité avec l’Algérie et/ou féministes servent de relais dans cette campagne. En réponse, le Hamas a annoncé qu’il ferait signer 3 millions de gens pour le Code. Pour les associations signataires, l’égalité comme droit fondamental de la personne humaine est l’élément central. Le plus urgent, pour elles, était de faire connaître à grande échelle le Code de la famille, tout en amenant des propositions alternatives.

À l’occasion de ce 8 mars, les associations vont faire un bilan, mais d’ores et déjà, le contexte sécuritaire pèse sur cette campagne ; pour les militantes de ces associations, il est difficile d’aller sur les marchés pour faire signer. Cependant cette campagne permet un travail de proximité et des échanges avec des femmes et des hommes. Certaines femmes ne connaissent pas les conséquences du Code, d’autres hésitent, de même que de nombreux hommes ont signé en mettant en avant l’avenir de leurs filles.

Danielle
groupe Kronstadt (Lyon)