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éditorial du nº 1454

Le jeudi 9 novembre 2006.

Bien que la semaine dernière, les nouvelles que nous recevions d’Oaxaca n’avaient rien d’optimiste, cette semaine, une chose est sûr, c’est que le peuple d’Oaxaca n’est pas près à abandonner leur combat. L’une des raisons de cette combativité est sans nul doute la prise de conscience de l’ensemble du peuple d’Oaxaca de ses objectifs communs. Pendant ce temps, de l’autre coté de l’atlantique, les médias fêtaient comme une victoire la prise de la ville par la police… mais une victoire pour qui ?

Dans le même temps les salariés de la SNCF appel à une manif éclair de 24 h pour des revendications fort légitimes sur leur rémunération et contre la précarité de l’emploi.

Mais des grèves ponctuelles, qui s’arrêtent avant toute victoire, sans communication vers les autres exploités, peut-elle est soutenu par l’ensemble des travailleurs ?

Il est bien évident que non, les patrons le savent, les médias et l’État en jouent ! Je vois déjà les gros titres sur les prises d’otages, la rupture du service public, la minorité des grincheux contre la majorité silencieuse qui veut travailler, accompagné d’un zeste de « goût de l’effort » et de « mérite » … Le manque de communication et aucune recherche de convergence des revendications par les exploités, la stigmatisation des uns par les autres puis des autres par les uns exacerbé aux JT…

Les jeunes de banlieue contre les vieux de la ville, les ouvriers d’une boîte contre les employés d’une autre… « la France qui travaillent » contre les « assistés »… Dès qu’une quelconque forme de lutte est entreprise, les médias la tourne en ridicule (ou en menace), présente les protagonistes comme tantôt des emmerdeurs tantôt des voyous. Personne ne demande à l’autre si nous luttons pour la même chose. Et personne ne se demande à qui profite la division.

À Oaxaca, la convergence des revendications n’est pas le fait des médias, mais par le militantisme, par le dialogue, par l’ouverture des uns vers les autres. C’est ce qui fait le rapport de force en leur faveur. C’est nos objectifs qui doivent nous diviser, pas notre lieu de travail ou notre lieu de vie.

Il est essentiel de se demander à qui profite la division ? De tout temps soutenu soit par les Religions, soit par l’État, soit par les Médias, soit par les Syndicats avides de pouvoir, et parfois par plusieurs à la fois. De se demander aussi à qui profite la criminalisation des pauvres, de ceux qui luttent, de ceux qui militent ?

Et enfin pour finir avec Brassens : mais que diable… et pourquoi y a-t-il des gendarmes !…