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Saint-Étienne

Forte mobilisation libertaire contre le FN

Le jeudi 12 mars 1998.

Le 22 mars 1997, Bruno Mégret venant haranguer ses édiles à Saint-Étienne. Environ 10 000 personnes s’étaient mobilisées contre sa venue, à l’appel du Collectif contre les lois racistes et xénophobes, ainsi que de diverses associations et partis politiques (PC, PS, etc.).

Presque un an parès, le samedi 28 février 1998, voilà Mégret qui récidive. Cette fois, environ 4 000 personnes sont descendues dans la rue pour protester.

On pourrait s’étonner du peu de mobilisation de cette deuxième manifestation, mais ce serait oublier que la protestation de l’année dernière avait été provoquée par les lois scélérates Pasqua-Debré et l’appel à la désobéissance civique lancé par les cinéastes. Le mois de mars 1997 était donc marqué par une effervescence toute particulière. Depuis, il y a aussi eu un changement de gouvernement.

Cette année, en revanche, les sans-papiers sont tombés dans l’oubli. De plus, les élections régionales et cantonales étant toutes proches (14 et 22 pars), les patis politiques n’ont pas trop mobilisé, de peur de perdre des électeurs potentiels sur le thème de la sécurité.

Il est regrettable, mais somme toute pas étonnant, que l’indignation ait besoin d’un « climat » et que la gauche s’en serve à outrance ou, au contraire, avec parcimonie, selon le contexte électoral. Ceci étant dit, cette manifestation fut une réussite pour les libertaires. En effet, la Fédération anarchiste et la CNT avaient décidé de former un cortège unitaire et de se dissocier du collectif antifasciste, qui avait pourtant lancé l’appel à manifestation, et qui regroupe le PS, le PC, les Verts, Ras L’front, entre autres, ainsi que des associations religieuses de tous genres.

Nous ne pouvions nous acoquiner avec des gens que nous ne cessons de combattre. Sous les drapeaux noirs ou noirs et rouges, se pressaient un millier de personnes sur les 4 000 de la manifestation, ce qui est énorme pour Saint-Étienne.

Il ressort de cela que les individus sont de plus en plus sensibles à nos idées et désirent lutter aux cotés des anarchistes, phénomène qu nous observons quotidiennement dans notre librairie-bibliothèque « La Mauvaise Graine ». Signalons d’ailleurs que nous organisions le lendemain une table ronde sur le thème « fascisme et antifascisme » qui a réuni une vingtaine de personnes.

Groupe Asturies (Saint-Étienne)