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Toulon en Rodage

Le jeudi 26 mars 1998.

Sortie Est de Toulon, le quartier de la Rode. Une ville dans la ville, plusieurs tours de 18 étages portant de jolis noms d’oiseaux comme : « la caille, le colibris, l’ibis, etc. ». Pour protéger tout ce beau monde du bruit, un mur de cinquante mètres de haut est formé par l’alignement des six tours HLM auxquelles on a donné, comme par hasard, des noms de rapaces : « faucon, épervier, etc. ». Il est vrai que ce n’est qu’un détail comme dirait l’autre.

Ce mercredi 4 mars, la Rode s’éveille en effervescence, les murs sont « tagués » : la Rode baise la police. On va tout brûler. On va tout casser si on n’a pas un local. À 9 heures, les vieux cons du CIL (Comité d’Intérêt Local) se réunissent au pied des tours. Le jeudi 5, un jeune est convoqué chez les flics.

Il est accusé de tous ces actes de « vandalisme ». Le soir à 17 heures, les mêmes vieillards proposent une réunion aux jeunes dans les locaux du CIL. Les condés les attendaient : trois jeunes sont embarqués manu militari, puis relâchés.

Le vendredi 6, Monsieur Aït-Hida, président de l’association « Agir avec les jeunes de la Rode » va demander des explications au président du CIL qui nie avoir un quelconque lien avec ce traquenard.

Samedi 7, à 8 heures du matin, perquisition chez les trois jeunes, suite à une plainte pour vandalisme. Les flics ne trouvent rien ; en fait sans doute cherchaient-ils autre chose qu’une bombe de peinture : du shit par exemple. Il est vrai qu’on entend partout parler de banlieue dure, et rien à Toulon ; alors pour justifier la mise en place d’îlotiers, on s’invente des citées chaudes.

Meille
groupe Nada (Toulon)