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Pour le « Chat noir » la liberté d’expression à un prix

26 801 FF
Le jeudi 2 avril 1998.

Le Chat noir, journal communiste libertaire et d’écologie sociale de Champagne-Ardenne, vient d’être définitivement condamné par la cour d’Appel de Reims à payer un total de 26 801 FF pour un « délit de diffamation » !

Début avril 1996, Le Chat noir avait publié un article signé d’un pseudonyme, Hector, et intitulé : « Pauvre Georges, ils souillent ton nom ! » Cet article dénonçait certaines pratiques sur le terrain d’une Maison de jeunes et de la culture (MJC) implantée dans un quartier populaire de la ville de Reims et baptisée : « MJC Georges Brassens ». Cet article s’appuyait sur des articles de la presse locale, des documents internes à cette structure, des témoignages.

Tout ceci montrait l’utilisation par cette MJC des forces répressives de l’État (police et justice) contre toute forme de délinquance, l’utilisation systématique de jeunes précaires du quartier à qui on faisait des promesses d’embauche, lesquelles restaient lettre morte, mais cela permettait de canaliser un temps les jeunes de cette ZUP, quitte à leur donner matière à désespérer davantage !

Le Chat Noir, tiré à 350 exemplaires et vendu à 8 FF ne peut pas, seul, faire face à ces amendes. Ce procès concerne toute la presse libertaire, alternative, car ses attendus peuvent servir à tout moment d’arguments pour condamner toute autre publication.

Alors n’hésitez pas à nous faire parvenir votre soutien, si minime soit-il à : ÉGRÉGORE, BP 1213, 51058 Reims cedex ; chèques libellés à l’ordre de « La Galère-Chat Noir ».