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Justice nulle part

Le jeudi 2 avril 1998.

Jeudi 26 mars, 23 h 30, chambre 23ter du Palais de justice de Paris, le verdict tombe contre les quatre chômeurs accusés de vol, complicité de vol, aide à la fuite, destruction de matériel, violence à agents dans l’exercice de leurs fonctions lors de l’opération « Cash Converter », supermarché qui fait son beurre sur le dos des plus pauvres (cf ML nº 1111). Il faut noter l’absence de plainte de la part du directeur de l’établissement, et celle de parties civiles lors du procès. Malgré les plaidoyers des avocats qui démontent un par un tous les chefs d’accusation, malgré les témoignages discordants et contradictoires des flics témoins à charge, la cour n’en a cure et condamne les copains à de lourdes peines : pour trois d’entre eux quatre mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve ; peines de sursis demandées par le procureur de la République, augmentées de Travaux d’interêt général (TIG) et de mise à l’épreuve par le juge ! N’oublions pas les 15 jours fermes de préventive déjà effectués.

Ce verdict tombe tel un couperet après le jugement des deux copains de Clermont-Ferrand qui écopent de huit jours avec sursis et de cinq ans de mise à l’épreuve, la réquisition du procureur de six mois fermes pour le président du CIRC et les expulsions massives de sans-papiers.

À l’heure où le PS et ses alliés manifestent contre le F-Haine, le gouvernement applique les directives fascistes en criminalisant le mouvement social, en bon chien de garde qu’il est du capital et de l’ultralibéralisme. Nous ne pouvons que nous révolter contre cette politique réactionnaire en radicalisant encore et toujours notre lutte. Montrons notre détermination en étant nombreux à soutenir Dimitri [1] qui sera jugé le 1er avril à la chambre 23ter de Paris et Christophe le 11 juin à Lille.

Pascal
groupe Louise-Michel (Paris)


[1Inculpé de violence à agent lors d’une évacuation d’ASSEDIC.