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Besançon

Les Fascistes passent à l’offensive

Le jeudi 9 avril 1998.

Le samedi 28 mars, le groupe Proudhon de la Fédération anarchiste organisait au cercle suisse une réunion publique avec Jacques Lesage de La Haye sur le thème « La Sexualité, où en sommes nous ? ». Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour écouter Jacques faire un exposé très complet du rôle tant individuel que collectif de la sexualité, de son évolution avec la société : le parallèle entre les années 70, marquées par des expérimentations multiples et une liberté échevelée, et notre fin de siècle, en prise avec l’ordre moral et la peur du Sida, fut éloquent à ce sujet.

Après cet exposé résumé succinctement, un débat s’engagea qui ne put être mené à son terme… Un compagnon, sorti fumer une cigarette dehors, signala qu’un groupe d’une quinzaine de fascistes s’approchait. La sortie de la quasi totalité des participants au débat, alors que les fascistes collaient des autocollants du PNFE et commençaient à taper sur les vitres, les désorienta un peu et les amena à se replier dans un premier temps, puis à réapparaître un peu moins nombreux avant d’être prévenus de l’arrivée de la police et de partir définitivement.

Quel bilan tirer de cette soirée ?

À Besançon, les fascistes commencent à se montrer et ils sont organisés : le groupe auquel nous avons eu à faire était muni d’oreillettes et d’un cellulaire et était donc en contact avec d’autres fascistes surveillant les mouvements de la police.

Les fascistes sont infiltrés par la police, car celle-ci était au courant de leurs intentions et avait fait surveiller la réunion.

Les fascistes prennent pour première cible les libertaires. Une alerte avait déjà été donnée le 16 mars dernier lors d’une réunion organisée par la CNT du Doubs et le groupe des sorcières sans frontières sur le thème « L’Extrême droite contre les femmes », trois fascistes avaient été refoulés à l’entrée par le service d’ordre.

Ces événements, qui sont nouveaux à Besançon, montrent que l’extrême droite ne prend pas seulement du poids dans les assemblées départementales ou régionales. Si nous voulons continuer à nous faire entendre, une protection minimum s’impose. Nous avons décidé de le faire conjointement avec la CNT dans un premier temps. Une réunion est déjà programmée avec d’autres antifascistes pour étendre ce réseau de protection.

Un local libertaire à Besançon

Depuis plus de deux ans, le groupe Proudhon organise la plupart de ses réunions publiques au Cercle suisse qui est un restaurant dont l’arrière salle sert de salle de conférence. Cette salle est laissée à notre disposition gratuitement. Les événements du 28 mars vont nous contraindre, pour la sécurité du restaurant, à organiser nos prochaines réunions publiques ailleurs, dans des salles payantes. L’ouverture d’un local libertaire à Besançon s’impose donc. Nous lancerons prochainement une souscription à cet effet dont les lecteurs du Monde libertaire seront tenus au courant.

Groupe Proudhon