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Espagne

Une Autre forme de terrorisme

Le jeudi 30 avril 1998.

L’application de la dernière réforme du travail est venue enrichir un peu plus les puissants au détriment des travailleurs. La maxime « les riches plus riches, les pauvres plus pauvres » continue à s’imposer dans l’europe communautaire créée, établie et introduite pour le plus grand bénéfice du Capital. La dernière réforme du travail négociée entre patrons et bureaucrates syndicaux payés par le gouvernement ne fut qu’une application pratique de ce que les « hauts shérifs » de l’Europe de Maastricht (l’Europe des riches) ont dessiné comme axes fondamentaux de la future politique de l’emploi. Les résultats les plus évidents de cette réforme ne se sont pas fait attendre alors qu’il n’y a même pas un an qu’elle est appliquée : le chômage monte, l’insécurité de l’emploi est un fait, la précarité du travail et dans les conditions de travail est terrifiante. Les médias à la botte du pouvoir nous déclarent que le terrorisme est une façon d’agir qui effraie la population, cela afin d’obtenir la satisfation de buts précis, préétablis. Bien. Pour une fois, nous serons d’accord. Mais alors pourquoi donc ne parle-t-on pas du terrorisme concernant celui auquel le patronat nous soumet ? Que signifie l’obligation de réaliser des heures supplémentaires et des forfaits. Sur quoi sont établis les contrats « poubelles » et à durée déterminée ? Un travailleur moyennement conscient de sa situation pourrait penser que ce sont là des questions de Monsieur de Lapalice. Le chômage est une arme du capitalisme pour réguler le marché et nous faire bosser dans des conditions que dans une situation de plein emploi personne n’accepterait ! Les CDD, les heures supplémentaires sont en définitive les conséquences des politiques planifiées qui cherchent à gagner plus à moindre coût. Et tout ceci continue, installant la peur chez les travailleurs.

Continuons à parler du terrorisme. Si, comme nous l’indiquions auparavant, la maudite « flexibilité » et le chômage servent à stoper et réprimer les justes revendications de ceux qui bossent, pour vivre et travailler dignement, en tout cas c’est dans les accidents du travail que se concrétisent les victimes réelles du terrorisme patronal que nous subissons tous. En Espagne, durant l’année 1997, selon les chiffres officiels, 1 437 travailleurs sont morts sur les chantiers.

La loi sur la médecine et la sécurité du travail n’a servi à rien comme les centaines de millions que le gouvernement file aux bureaucrates syndicaux et aux patrons pour augmenter la sécurité du travail. Cette sécurité s’obtiendra quand on travaillera dans des conditions dignes et correctes, ce que jamais le patronat n’acceptera.

Extrait de CNT (mars 1998)