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Paris

L’Ordre moral ne passera pas

Le jeudi 7 mai 1998.

Samedi 25 avril, les associations de la « défense de la vie », comme elles disent, étaient encore présentes dans la rue à Paris. Ces groupes d’intégristes manifestaient en deux endroits différents. D’une part, ils tentaient une fois de plus de terroriser le personnel et les usagers d’une clinique (la clinique Jeanne-d’Arc, dans le XIIIe arrondissement) Cette tentative avorta lamentablement, ils furent embarqués presque immédiatement. La mobilisation libertaire (SCALP. CNT, FA) fut très importante, comme d’habitude.

D’autre part, ils occupaient le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Là aussi, des manifestants (SCALP essentiellement) tentèrent d’opposer, à leurs cantiques prônant l’amour et la soumission aux lois d’un Dieu inexistant, un point de vue différent, revendiquant la libre contraception et l’avortement gratuit, dénonçant le totalitarisme que ces intégristes voudraient nous imposer. Quelques minutes après, les CRS arrivaient et nous nous dispersâmes avant l’affrontement, dont nous aurions eu à subir les conséquences. Ce samedi fut donc une journée riche en événements, d’autant que dans le même temps, les enseignants, élèves et parents du 93 manifestaient aussi à Paris. On ne sait plus où donner de la tête (ni des jambes) !

Quant à ces fanatiques, nous ne les dénoncerons jamais assez, ceux-là qui prétendent lutter pour la vie, alors que beaucoup par ni eux sont favorables à la peine de mort, sont membres de partis fascistes, sont racistes, sexistes, homophobes. Ils interdisent à leurs enfants l’usage de contraceptifs. Ils se soumettent à des dogmes religieux absurdes. Ils veulent absolument que la société adopte leurs valeurs, leurs règles de fonctionnement leur vision de l’univers. Ce sont des autoritaires. Et ils disent aimer la vie ? Et se battre pour elle ? Ces individus sont dangereux. Ils sont assoiffés de pouvoir.

Nous, anarchistes, épris de liberté, d’égalité, de justice, ne pouvons que nous opposer à leurs pratiques et manifestations violentes. Nous ne les laisserons pas imposer leurs dogmes. Nous ne voulons pas vivre sous d’absurdes contraintes.

Nous nous battrons toujours pour une contraception libre et pleinement choisie.

Cédric
groupe de la Villette (Paris)