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éditorial du nº 1466

Le jeudi 22 février 2007.

Le monde va mal, c’est pas nouveau. Quand dans les pays riches on se maintient, c’est ceux d’en bas qui ramassent les pots cassés. Le banquet d’adieu qui a eu lieu entre les divers partenaires de « Françafric » est là pour en témoigner. Envoyez-nous les matières premières pour les affiner et faire courir les profits. Accessoirement on formera vos élites pour que la machine fonctionne, et vogue la galère aux profits !

C’est peut-être un peu court mais faut-il vraiment en rajouter ? Même au susnommé sommet de Cannes ont été évoquées les crises d’Afrique centrale et de Guinée. On en cause mais les vraies solutions sont-elles vraiment évoquées ? Des systèmes politiques sous tutelle, des libertés syndicales niées et les droits de l’être humain aux oubliettes.

Dans notre belle terre de France, rien ne se passe comme il faudrait non plus, de l’Amoco Cadiz à l’Erika les profiteurs de seconde zone mettent leurs dividendes avant la protection de la nature. Faut-il attendre des années aux prud’hommes pour obtenir le juste dédommagement d’une mise à la porte alors que l’entreprise engrange profits et dividendes pour enfin voir le bout du tunnel ou mourir à petit feu entre alcool et déprime ou mettre le feu à une ANPE dans un moment de nihilisme ?

Dans les années 1970, Léo Ferré chantait « Le beau syndicat qui reste à la maison » (Paris, je ne t’aime plus), en ce moment c’est pas mieux, voire pis encore ? Ils, les différentes boutiques dites syndicales, ne savent plus s’il faut la jouer revendicatif ou en attente de compromissions.

Devinez qui va l’emporter ?…

Le Congrès américain a beau se rebiffer contre Bush, désavouant le président cela va-t-il vraiment infléchir la politique américaine ?

Peut-être diminuer l’enveloppe pour la guerre en Afghanistan et en Irak, mais freiner le rôle des États-Unis dans la gendarmerie planétaire…

Pendant ce temps-là, sur la Croisette, le sommet Afrique-France qui a réuni 49 pays africains s’est borné à des déclarations d’intention. Molle indignation sur la tragédie du Darfour, refus du Soudan d’accorder des visas à une mission de l’ONU sur les Droits de l’homme…

Une seule « note optimiste » : la « matraque d’or » décernée au président du Togo, le prix de la « meilleure société d’exploitation » à la compagnie pétrolière Total-Pina et la palme d’or décernée au président Chirac « l’ami des dictateurs et pas de l’Afrique ».