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Don Quichotte, Le rappel

Le jeudi 1er mars 2007.

De retour sur le camp, après un tournage, le leader des Enfants de Don Quichotte veut reprendre les choses en main.

Pendant l’entracte

Depuis un mois, les choses n’ont pas beaucoup changé autour du canal Saint-Martin. Depuis les promesses du gouvernement pas grand chose n’a été fait. Il y a bien eu des propositions de « relogement » seulement celles-ci sont à l’autre bout de la France ou dans des hôtels minables en banlieue. Des SDF relogés sont revenus. Marre d’être seuls, dans un coin pommé, où sans argent ils ne peuvent rien faire.

Les médias ont quitté le canal en même temps que le leader charismatique. Les SDF qui y sont restés se sentent abandonnés après la vague de charité qui les avaient portés au devant de la scène. La réalité les a rattrapés. Ils sont condamnés à vivre à la rue et à la fermer.

Les commerçants perdent des clients, apeurés par l’alcool et les quelques bagarres, le service d’ordre des Don Quichotte ne pouvant plus faire régner la paix sociale, tant en vogue actuellement. En effet, il faudra bien des gros bras pour que les SDF soient présentables pour les bobos parisiens. Comment pourrait-il en être autrement, quand le désespoir les gagne plus chaque jour, abandonnés à leur sort après tant de promesses.

Le rappel

Augustin Legrand est revenu sur le quai de Jemmapes suite aux promesses non tenues du gouvernement. Il a fait reprendre du service à ses sbires. Ceux-ci sont aidés par des vigiles payés par la mairie. Il désirait faire déménager toutes les tentes du même côté du canal, mais les SDF n’ont pas exécuté cette requête. Paraît-il que les commerçant sont gênés. Et ça, c’est mal ! Mais quelle peut bien être l’intérêt d’un mouvement de protestation si ce mouvement ne gêne personne et ne fait aucun bruit ? Pourquoi dans ce cas s’occuperait-on plus d’eux maintenant que depuis des années ?

Le bouquet final

Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de proposer des places dans un centre militaire, le fort de Nogent (Val-de-Marne), où sont hébergés habituellement les militaires de la Légion étrangère, bien connus pour leur tendresse ! Une dizaine de SDF seulement ont fait le déplacement.

Avec tous les logements vides actuellement à Paris, certains appartenant à l’État, celui-ci montre une nouvelle fois sa volonté d’agir par effet d’annonce, surtout avant les élections. L’État est prêt à offrir 600 m² à certains de ses ministres déjà fort fortunés mais pas des logements plus modestes à des sans-abri.

Il n’y a rien à attendre de l’État pour offrir quoi que ce soit aux plus pauvres. L’État est garant des intérêts de la bourgeoisie. Il n’y a rien à attendre d’une paix sociale. Seule la lutte paye et c’est le seul moyen pour les exploités de faire valoir leurs intérêts et leurs droits.

D’jo
groupe-claaaaaash@federation-anarchiste.org