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éditorial du nº 1442

Le jeudi 8 juin 2006.

Pendant que nos professionnels de l’art de gouverner, de manipuler l’opinion, pataugent dans les bas fonds, la boue des « affaires » et les querelles de personnalités, les patrons licencient abusivement sans aucune entrave.

Et ce ne sont pas les simagrées du Premier ministre allant serrer les pognes des futurs chômeurs qui nous démentiront. Bien que nos politicards véreux s’en défendent, c’est bien la campagne électorale de 2007 qui prend son rythme de croisière. Les états majors des partis politiques aiguisent leurs pseudo-programmes de gouvernance sous les conseils des spécialistes du marketing. Ils sont en phase de compilation des arguments qui séduiront les pigeons qui leur confieront leurs destinées.

Les conseils en communication des présidentiables eux, les poussent à se faire voir dans les cités des banlieues pour racoler les votes de ceux que les émeutes de novembre 2005 ont exacerbé. Le comte de Naguy Bocsa, ci-devant ministre de l’Intérieur, surfe sur sa vague favorite, celle qui par manipulation, a porté la droite au pouvoir il y a cinq ans, à savoir la soi-disant insécurité des citoyens engendrée par l’envahisseur venu de l’extérieur, l’étranger, le barbare. Marie Ségolène Royal, la championne du Parti socialiste, ayant bien appris la leçon infligée par la disqualification de son prédécesseur dès le premier tour en 2002, y va dans la surenchère en proposant de solutionner la délinquance galopante des jeunes issus des classes défavorisées par la militarisation de leur encadrement et la mise sous tutelle de leurs parents. Nous ne sommes plus très loin de la libération par le travail. Les nostalgiques de Philippe Pétain, soi-disant héros, promu maréchal de France à l’issue de la guerre de 14-18 (en dépit du fait qu’il ait voulu négocier en mars 1918 avec les Allemands parce qu’il pensait que la guerre était perdue), vont pouvoir relever la tête et rajouter le socialisme à leur nationalisme cafardeux. La fille du colonel Royal semble reprendre à son compte la formule qui immortalisa le vieillard plébiscité en 1940 : « Travail, Famille, Patrie ».

Le président des États-Unis quant à lui, alors que de nouvelles exactions, de nouveaux massacres, remontent à la une de l’actualité, peine à défendre ses troupes en Irak. L’opinion publique s’offusque de ce que les militaires soient des tueurs. La guerre c’est sale. Il serait temps de s’en apercevoir !