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Metz

Les Chômeurs luttent

Le jeudi 11 juin 1998.

À Metz depuis décembre 1997, les chômeurs et les précaires qui sont rentrés en lutte contre leurs conditions d’existence, n’ont pas cessé le combat ; cela fait donc plusieurs mois qu’ils se battent sans relâche contre la situation de misère que le capitalisme et les pouvoirs publics leur impose. La dernière action sous l’impulsion d’AC !, et du Collectif Autonome des « Chômeurs en colère » a eu lieu le dimanche 31 mai. C’est vers 8 heures du matin qu’une cinquantaine de personnes (40 adultes et 15 enfants), dont des sans-logis et des mal logés. ont occupé un lotissement abandonné (comprenant 15 maisons) à Saint-Julien-lès-Metz. Ce lotissement fut construit en zone inondable et ses habitants ont dû être évacués suite à une inondation, il y a deux ans.

Depuis des travaux d’aménagement ont été effectués et ce lotissement est donc aujourd’hui classé en zone de péril nº 1, vue la vétusté des maisons. À part trois maisons plus ou moins conservées, les autres n’ont ni portes. ni fenêtres, ni sanitaires, les cloisons intérieures ainsi que les toitures sont partiellement détruites.

L’objectif premier des chômeurs est donc de réhabiliter ce lotissement, grâce à leurs compétences et leur volonté d’agir, permettant ainsi a certaines familles de mal logés, de retrouver un véritable toit et de donner un toit à ceux qui, sur Metz, n’en n’ont pas. Mais le projet ne s’arrête pas là : il s’agit de faire de ce lotissement un lieu de vie autogéré comprenant des habitations pour les familles. un lieu d’hébergement ouvert à tous ceux qui n’ont pas de toit ainsi qu’une « Maison des rencontres » qui fonctionnerait sur le modèle des Bourses du Travail… Ce lotissement devrait devenir un lieu de vie et de lutte basé sur des notions d’entraide, de solidarité, de liberté individuelle, d’autogestion… et les projets ne manquent pas, tant sur le plan culturel (création d’une bibliothèque et d’une salle de spectacles…), que sur le plan social et politique.

Mais pour l’instant la menace de l’expulsion pèse toujours ; l’huissier est venu constaté l’occupation des lieux, le maire de Saint-Julien-lès-Metz semble être débordé et est contre l’occupation. Quant à la préfecture, la silence est de mise, ce qui traduit un grand tracas de la part du préfet. Nous sommes donc dans l’attente ; attente qui permet pour l’instant à la vie de s’organiser et qui a permis le commencement des travaux dans le lotissement.

Bref, en tant qu’anarchistes, nous ne pouvons que travailler activement à l’aboutissement de ce projet, en espérant que celui-ci devienne au plus vite une réalité. Mais malheureusement, nous avons besoin d’argent ou de la compétence de tous ceux et toutes celles qui voudraient s’investir dans cette aventure.

Maxime
groupe de Metz