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À la petite semaine

La Rentrée

Le jeudi 10 septembre 1998.

La rentrée policière vient de s’effectuer de façon tragiquement ordinaire, à Tarbes, où le prix du tabac est particulièrement lourd à payer quand votre chemin croise celui d’un brigadier armé, plus « efficace » que le curare du Val-de-Grâce. Trois balles la cigarette quémandée. Dans l’univers des tueurs assermentés, il n’y a pas de fumée sans feu.

Pour sa rentrée, le monde judiciaire a choisi de ne pas faire dans le détail, jugeant désormais les individus pas très catholiques par paquet de cent trente-huit, en un lieu douteux qui leur permettra de rejoindre directement la case prison laissée vacante par l’abbé Cottard, terroriste naval et intégriste avéré, qui a pour lui de porter la soutane et un nom bien français, comme des promesses de circonstances atténuantes

Côté rentrée politique, quel pied ! L’ex-enragé de Nanterre devenu diva de l’espace vert, n’enflamme même plus une université d’été. Au FN, gagné par la haine interne, le pittbull et le roquet se battent pour une femelle et la gamelle. Sur un nuage rose, qui ne le restera pas longtemps, une gauche libérale anesthésie le pays, devant une droite moribonde, lamentable et sombrant dans de navrantes pitreries, qui amène à penser qu’en politique aussi on peut être en faveur de l’euthanasie. Devant toutes ces rentrées, on préfère prendre la sortie.

Floréal