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À la petite semaine

Ni dieu ni maitre

Le jeudi 25 janvier 1996.

Dans les bénitiers, les grenouilles de France ragaillardies s’ébattent avec entrain. Le moral leur est revenu à mesure que l’État laïque portait sur elles un regard sans cesse plus bienveillant.

Que l’Église, qui n’a jamais admis que sa « fille aînée » s’émancipe, continue son offensive tous azimuts pour lui faire regagner le giron, cela reste dans la logique de cette machine de guerre contre la raison et l’individu libre. Organisations humanitaires ou « culturelles », groupes de presse, syndicats, partis politiques et appareil d’État, curés-soldats pour commandos de choc ou gaillots sirupeux dégoulinant de charité, tout est bon pour cette vieille peau qui rêve de tous nous remettre à genoux.

À l’heure où l’on célèbre la disparition d’un « agnostique » dans une grand-messe républicaine, apostolique et romaine, où son successeur se vautre sans vergogne aux pieds du Souverain-Imposteur de Rome, l’alliance entre l’Église et l’État, initiée sous la gauche mitterrando-deloriste et aujourd’hui consolidée au Vatican même, est lourde de menaces pour les hommes épris de liberté.

Plus que jamais, le salutaire cri de Blanqui jeté à la face de ces deux monstres doit regagner le terrain perdu : Ni dieu ni maître !

FLORÉAL