La justice iranienne vient de confirmer la condamnation à mort prononcée contre deux fidèles de la foi Baha’i emprisonnés depuis octobre 1997 pour « avoir enfreint l’interdiction qui leur avait été faite d’organiser des réunions sur la vie familiale ».
En juillet dernier un autre Baha’i, accusé de prosélytisme (quelle horreur !), avait été, lui, secrètement exécuté.
Est-il besoin de le préciser, il convient de se réjouir de cette fantastique avancée en matière de respect des droits de l’homme qui va désormais permettre aux innocents d’être assassinés après quelque chose de l’ordre de l’esquisse de l’embryon d’un manière de procès.
À la faveur d’une directive européenne, les congés payés obligatoires et la semaine de (mais oui, vous ne rêvez pas !) 48 heures font leur apparition cette semaine dans la législation britannique.
Est-il besoin de le préciser, il convient de se réjouir de cette fantastique avancée en matière de droits sociaux même si l’indignation non feinte du patronat anglais et la prudence du gouvernement de gauche de là-bas qui l’a conduit à assurer les patrons que l’application de ces textes européens (dont il va sans dire qu’ils devront s’interpréter) se ferait « en douceur » inclinent à penser qu’il convient de modérer notre enthousiasme.
Décidément l’aube du troisième millénaire s’annonce pleine de promesses et il n’est pas interdit d’espérer (si bien sûr Dieu, les curetons, les lois du marché et la gauche plurielle continuent leur bonhomme de chemin à ce rythme quasiment diabolique et révolutionnaire) que les Baha’i n’encourent plus que des condamnations à 360 ans de bagne (avec possibilité d’une remise de peine de trois heures s’ils consentent à se convertir) et que les travailleurs anglais bénéficient de la semaine de 47 heures 30.
Mais qui donc a pu dire que le réformisme manquait d’ambition ?
Jean-Marc Raynaud