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éditorial du nº 1513

Le dimanche 13 avril 2008.

Bon, on se débarrasse vite fait de ce qui encombre les ondes et les papiers… Aux chiottes le sport professionnel pourri, le fric puant qu’il est censé engendrer ! Qu’on distribue fissa aux gentils-sportifs-qui-ont tant-préparé-cette-fête-depuis-quatre-ans les médailles en chocolat qu’ils attendent la queue frétillante et la babine humectée… Plus une médaille d’honneur de course à pied fourrée praliné aux véloces Tibétains et aux flics chinois essoufflés juste derrière.

Remarquable cette déballonnade tremblotante des bourgeois démogratouilleurs devant la puissance chinoise, comme en 38 devant Hitler. Les mêmes grands mots pour masquer la même pétoche. Le même silence qu’autour des 400 morts avant les JO de Mexico. En Franchouillie, le nettoyage, que dis-je, le braquage à la Thatcher, bat son plein : en novlangue on appelle ça des réformes : Kosciusko Morizet a beau traiter de lâches Borloo et Copé, c’est bel et bien l’enterrement annoncé du Grenelle de l’environnement et la victoire des OGM ; la criminalisation des faucheurs en prime ! On ratatine les tarifs famille nombreuse, tiens je croyais la droite nataliste. On promet de sauver Gandrange, on l’annonce, on le dit partout, on en récolte les lauriers avant d’avoir tué l’ours des Indes et puis au final on se dégonfle piteusement à bas bruit.

On augmente pour la seconde fois en trois mois le prix du gaz indexé sur le prix du pétrole on vous dit, en omettant sournoisement de préciser qu’avec la débandade du dollar US, on le paye la moitié de son prix, l’or noir en question. On fait un paquet sous papier cadeau fiscal de 15 milliards aux nantis, boursicoteurs et autres entrepreneurs aux dents longues, comme ça, on peut chialer que la bourse est vide et qu’y a plus moyen d’assurer les retraites, les soins, la RSA, bref plus moyen de faire autre chose que la guerre aux pauvres. Dites-moi Jean, vous vous souvenez de la dernière fois où vous avez été heureux ? Ces choses-là sont réelles. Deux clins d’œil cependant en cette mélasse ambiante : les 80 ans, bonne plume, bon œil de notre pote Maurice Rasjfus, toujours les crocs solidement plantés aux miches des flic ripoux et des collabos de tout poil. Et aussi ces milliers de lycéens dans la rue, malgré le silence assourdissant de la désinformation nationale et les gluantes fédérations de leurs gentils parents qui font la queue devant l’ascenseur social… Ils sont bien seuls ces jeunes-là face à la clique grimaçante du pouvoir et de l’argent. Ils sont notre fierté, la fierté des pas-encore-à-genoux.