Accueil > Archives > 2008 (nº 1500 à nº 1538) > 1508 (13-19 mars 2008) > [éditorial du nº 1508]

éditorial du nº 1508

Le jeudi 13 mars 2008.

Au jour du bouclage c’est la journée des femmes, et internationale la journée ! Heureusement il va rester à l’autre moitié de la population terrienne 364 jours pour s’en remettre. N’empêche c’est sympa cette journée. Ça va faire plaisir aux femmes de Gaza qui se prennent des rockets dans la tronche avec leurs lardons, aux centaines d’épouses violentées et battues par leurs gentils conjoints ou à toutes les salariées sous-payées parce qu’elles ont pas de zizi. Cette journée c’est creux comme si Marie-Chantal singeant les militants, montait sur la table et braillait à l’encan : « et pour les femmes, hip, hip, hiphourrah… ». J’arrête je suis méchant rien que méchant.

Pourtant on a tout lieu d’exulter me direz-vous : Tête de Fillon nous assène que les chiffres du chômage n’ont jamais été aussi bas depuis la nuit des temps. Fabienne Brutus — mauvais élément de sainte ANPE — va en avoir une attaque. Cette admirable nouvelle-là tombe pile poil avant le premier tour des cipales, dont tout un chacun se contrefout par ailleurs. À part ça, les fumeurs n’en finissent plus de crever d’un cancer bien mérité et continuent de nous emmerder : chassés des beuglants et des troquets, ils s’agglutinent sur les trottoirs de nos villes et empêchent nos bourgeois de dormir : qu’on leur cloue la langue une bonne fois, qu’on les fiche à ’ADN ! À part ça (bis), on délocalise, on bastonne, on ferme, on licencie dans nos chères entreprises de droit divin pourvoyeuses de jouets comme Smoby ou de bonbons comme Haribo.

Les dollars yankees exportent à coup de bottes et de blindés leur démocratie qui sent la Bourse chez les sioux irakiens et les comanches sud-américains. Notre glorieuse et vaillante police continue à chasser le jeune et l’émigré. C’est la valse des dénonciations, des tasers et des gardes à vue, sur fond de gospel en centres de rétention. L’éthique règne dans le monde des entreprises, on vous dit, telle la main invisible du Marché dans la culotte de Devedjian… Devant tant de cynisme et de félonie, plus que jamais les luttes et la Résistance s’imposent : comme Roger Dadoun la fringale nous prend d’un général boycott, cet autre nom de la Révolution.