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éditorial du nº 1489

Le jeudi 11 octobre 2007.

Les maîtres de l’économie et leurs laquais qui nous gouvernent ne cessent de nous enfoncer dans la fange de la misère. Leur main-mise sur les médias leur permet de formater les esprits inféodés afin d’y instiller des valeurs auxquelles eux-mêmes ne croient pas. Ils stigmatisent ainsi comme privilégiés les travailleurs dont les régimes sociaux n’ont jamais été rattrapés, depuis 1945, par le régime général ; voir ceux qui, tout bonnement, ont un emploi stable. Pendant que ces salops négocient les nouvelles formes de contrats de travail, qu’ils veulent nous faire croire synallagmatiques — alors que chacun sait qu’il n’y a aucun pied d’égalité entre un travailleur privé d’emploi et un chef d’entreprise qui le choisit parmi pléthore de candidats — ils préparent déjà la casse de la Sécurité sociale. Ils veulent, en fait, se partager ce gâteau qui représente deux fois le budget de l’État (avec un pseudo déficit qui n’atteint pas le tiers de celui de l’État). Leurs laquais politiques nous assènent coup sur coup une série de lois nous enfermant dans un système de plus en plus totalitaire et de moins en moins solidaire. Après la limitation du droit de grève pour éviter les mouvements sociaux, le bouclier fiscal pour alléger les impôts des riches, les peines plancher, les franchises médicales pour casser la solidarité face à la maladie, ils veulent maintenant empêcher les travailleurs venus de l’étranger, pour renforcer la masse des producteurs de richesses, de vivre en famille. Derrière le boucan provoqué par les tests ADN, qui très justement écoeurent ceux pour qui la dignité humaine n’est pas un vain mot, se profilent les statistiques dite “ethniques”, porte ouverte au racisme, voir, pourquoi pas, à la discrimination génétique. Si ces crapules veulent dépénaliser le droit des affaires et limiter la responsabilité pécuniaire des entreprises aux prud’hommes, c’est que ces chantres de la tolérance zéro pour les voleurs de carambars, considèrent le fait de détourner des millions d’euros comme faute vénielle. Le rachat par les caisses de l’État de plus de 500 millions d’euros d’actions d’EADS à l’ami de Nicolas Sarközy, Arnaud Lagardère, juste avant que les cours ne s’effondrent, n’est après tout qu’un « échange de bons procédés », l’ami Arnaud ayant par la suite largement contribué à la campagne présidentielle.

Face à cette gabegie, on pourrait s’attendre à ce que les représentants de la classe ouvrière réagissent violemment, or il n’en est rien. À croire que nos édiles syndicaux sont tout aussi corrompus que les politiques par ces dieux de la finance. Les millions d’ouvriers, employés, techniciens et autres, directement visés par la régression sociale annoncée ne peuvent compter que sur eux mêmes et leurs organisations de base pour répliquer à ces attaques.