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éditorial du nº 1531

Le jeudi 30 octobre 2008.

Toute personne honnête et lucide est en droit d’émettre des doutes si nous affirmons que les plus ignobles crapules peuvent énoncer des sentences possédant les apparences de la vérité. Vous en doutez ? Alors découvrez le constat que résume en une phrase Warren Buffett, le numéro un des milliardaires américains : « La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de l’emporter. »

D’aucuns – et le fait qu’ils soient nombreux ne change rien à l’affaire – pensent qu’au contraire le capitalisme est en train de vaciller et qu’il suffirait de peu pour précipiter son écroulement.

C’est oublier un peu vite que le capitalisme du désastre (configuration contemporaine de ce système) possède une faculté rare pour se régénérer grâce aux crises qu’il provoque et aux catastrophes climatiques dont il se repaît. Le capitalisme ne relève pas d’une loi naturelle, d’ailleurs, avec une jouissance particulière dans le ton, Buffett l’exprime explicitement. C’est bien le rapport de force entre exploiteurs et exploités, aujourd’hui en faveur du capital, qui est le facteur déterminant les conditions d’existence des uns et des autres sur notre planète. La volonté d’émancipation des travailleurs serait-elle exsangue ? Partir de ce postulat reviendrait à aller un peu vite en besogne, pour autant il est clair qu’une lourde chape de plomb pèse sur elle tellement les sédatifs ou narcotiques dont on la bombarde contribuent à entretenir un climat d’hébétude, de soumission, de résignation. Pour illustration de ce que nous affirmons, prenons le pays où le chef des sales cons nous prend tous pour des pov’cons, vous y verrez des médias se prosterner dévotement devant l’image de l’éternelle fiancée de Jésus, laquelle a cassé sa pipe après avoir bien bourré le mou des chiffonniers pour les persuader que crever la dalle tout en étant vêtu de haillons relevait de la volonté du Fabriquant de bures et burettes céleste. Nous pourrions multiplier à l’infini les exemples ou l’injonction de devoir débonder nos glandes lacrymales le dispute à l’excitation des plus basses passions. Les Diafoirus de l’UMPS nous prient de croire (sic) qu’ils concoctent un élixir qui redonnera au capital sa fraîcheur d’origine et son innocence perdue, ni plus ni moins.

Tout se paiera un jour. Les bulles financières éclatent et projettent sur les travailleurs des pluies acides qui les rongent ? Parions que ces brûlures nous souderont dans la colère, alors nous filerons des grands coups de latte dans toutes les armoires à pognon du monde, ainsi, Buffett et Nicolas apprendront à leurs dépens que… la Commune n’est pas morte.