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éditorial du nº 1534

Le jeudi 20 novembre 2008.

Sabotage anarchaud-autonome (comme on dit sur Radio Paris), ultra-super-hyper-gauchistes : on mélange tout, ça tombe à pic. Des forces de l’ordre qui « savaient » et n’ont rien empêché, coupables de non-assistance à caténaires en danger.

Quelques ados attardés, pas tous poursuivis par un juge circonspect, en ce dimanche de bouclage, malgré une intention bien affichée des médias à la botte et de leurs riches proprios : après les pédophiles et les banquiers un peu trop ripoux, livrer les anars à la vindicte moutonnière. Bruits et fureur pour bien peu, si ce n’est l’amour-propre écorniflé d’une SNCF en cours de privatisation et sa trouille de refroidir les éventuels acheteurs. Ça change un peu des coruscants étalages d’abus et de concussion des milieux politico-financiers complices. Ça aide à jeter un voile pudique sur certains propos récents du président-comte de Nagui Bocsa vantant les pratiques de subprimes.

Malgré la grotesque farce du G20 et les titatas de notre sauveur, les puissants, comme prévu, ne toucheront pas à la liberté des marchés, au système effarant du fric qui rapporte du fric sans rien faire. Le capitalisme ne traverse pas une crise : il est structurellement épileptique, conçu pour enrichir une infime coterie sur le dos des gueux. Y’a pas d’argent virtuel, simplement une longue chaîne de profits au bout de laquelle quelqu’un paye toujours : le chômeur au Nord, l’affamé au Sud.

Pendant que MAM et ses pandores sont sur les dents, sabrage et chatilage de la Fonction publique battent leur plein, pour reprendre la belle expression de notre copain José. Les patrons, hypocrites, licencient à tour de bras en psalmodiant – la bouche en cul de poule – c’est pas nous, c’est la crise ; sainte Mondialisation oblige.

Où elle est la mondialisation ? Pas dans l’information, ni les journaux télévisés en tout cas ! À preuve, le silence assourdissant réservé à l’actualité italienne : des millions de personnes débrayent et descendent dans la rue en riposte aux oukases du vieux bellâtre qui a entrepris d’estourbir le droit de grève et de ratatiner l’enseignement supérieur. Vous en avez entendu parler, vous ?

Dans cette pagaïe, une fois de plus, les pouvoirs prétendument démocratiques montrent leur faux nez, une fois de plus, les promesses électorales de tous les politiques qu’ils soient ultras, socedems, populistes, religieux, trotskistes, etc. peuvent se résumer en ceci : donnez moi le pouvoir et à partir de dorénavant ça sera comme d’habitude. Une fois de plus nous constatons la faillite de la représentation électorale, la rapacité et l’égoïsme de toutes les femmes et de tous les hommes accédant au pouvoir et rappelons la nécessaire urgence de gérer nos affaires nous-mêmes.