Accueil > Archives > 2008 (nº 1500 à nº 1538) > 1535 (27 nov.-3 déc. 2008) > [éditorial du nº 1535]

éditorial du nº 1535

Le jeudi 27 novembre 2008.

On croyait pourtant que les duels n’étaient plus autorisés depuis Gaston Defferre… Les commentaires après la folle nuit de Solférino étaient, entre autres, pour « déplorer » que le Parti socialiste ne soit pas au côté des syndicats dans la bataille contre la privatisation de La Poste. On s’en passe fort bien et il n’y a sûrement pas que les anarchistes pour penser cela. Quoique nous ajoutons un plus de taille : tous les partis, les grands comme les petits (suivez mon regard) sont des parasites dans la lutte quotidienne pour un autre monde.

Le problème majeur est que nos diverses boutiques syndicales n’ont pas trop de stratégie autonome, s’appuient inévitablement sur le monde politique et contribuent de fait à l’aménagement du marché. Certes les manifestations contre le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement, par exemple, font chaud au coeur mais quid du lendemain syndical ? Et c’est enfoncer une porte ouverte que de déclarer que « les divisions syndicales paralysent l’action ».

Comme le déclare l’historien Stéphane Sirot dans L’Humanité : « Les luttes existent, le mécontentement aussi, mais la difficulté est de créer un mouvement général. » En effet cela ne se décrète pas, encore moins en appuyant sur un bouton. Nous rajouterons que l’apprentissage et l’exercice de l’autonomie syndicale ont encore du plomb dans l’aile. Il est vrai et regrettable que les dits responsables syndicaux ont autre chose en tête que l’avenir de la classe ouvrière. Les élections prud’homales, le rendez-vous électoral du 3 décembre occupent leur esprit. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons que les syndicalistes de base. Pour les managers des structures représentatives cet événement sert de baromètre au poids syndical.

La force syndicale dans les entreprises ne dépendrait donc plus de la combativité sur le terrain mais plus d’instances hors de l’établissement qui se targueraient d’une « audience » ?
Environ vingt millions de travailleuses et travailleurs du secteur privé sont concernés, les prud’hommes étant le dernier recours contre le patronat quand l’organisation syndicale fait défaut. Sur plus de 15 000 décisions rendues par an près de la moitié ont pour objet une rupture du contrat de travail.

Quand vous aurez ce Monde libertaire entre les mains on en saura plus sur les négociations à la SNCF. Le moins qu’on puisse dire est que l’unité syndicale n’est pas à l’ordre du jour.

Pourtant il faudrait bien songer à l’unité dans les luttes au lieu de faire le gros dos chacun dans son coin.

Un rayon de soleil ? À Bordeaux, samedi dernier, celles et ceux de La Poste ont défilé avec l’Enseignement, syndicats et parents confondus, et les usines Ford.

Comme quoi…