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éditorial du nº 1549

Le jeudi 26 mars 2009.

Après les manifestations du jeudi 19, l’inquiétude grandit dans les diverses instances dirigeantes de notre bel Hexagone. Dans les allées du pouvoir on se demande comment canaliser le ras-le-bol de celles et ceux qui se voient traités comme des mouchoirs usagés. Il est vrai que les séquestrations de directeurs d’entreprises fleurissent ça et là comme à la belle époque. Ça fait chaud au coeur, même si cela ne fait qu’écorner la morgue patronale. La patronne des patrons, Laurence Parisot a eu beau dire qu’on pouvait s’en sortir, tout le monde aura compris que les sphères des « décideurs », sont les seules concernées.

Ce qui agite aussi ce que l’on nomme les observateurs sociaux, c’est que la population qui, enfin, rue dans les brancards, vient de plus en plus du privé. Moins de fonctionnaires qui, peu ou prou, sont influencés par les réflexes syndicaux. Ce qui a ses bons côtés organisationnels mais qui émousse parfois la spontanéité, conduit à tempérer les ardeurs combatives… Ce qui nous amènent à constater que les directions syndicales des diverses boutiques ne regardent pas avec une extrême sympathie toute cette colère salariale qui n’a que faire des carrières bureaucratiques !

Dans les discours, « face à l’intransigeance du gouvernement » toutes les
confédérations appellent à la lutte, pour amplifier mobilisations et initiatives. Fort bien, mais pour d’autres grèves ça ressemble à des calendes grecques. Le communiqué unitaire (CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa…) se bornerait-il à fixer un rendez-vous pour le 30 mars, au lieu d’entraîner une résistance syndicale unitaire et combative ?

Pourtant au niveau de l’Élysée, ça semble branler dans le manche. Même dans le camp présidentiel, d’aucuns trouvent que la notion de « bouclier fiscal » n’est pas à l’ordre du jour. Au lieu de profiter de la brèche, le monde syndical représentatif cherche surtout sa survie administrative. Un mouvement social qui changerait les données actuelles est à venir, mais nul ne peut le prévoir. Ni rapaces, ni grands timoniers, les militantes et militants libertaires sont présents dans les luttes quotidiennes. Œuvrant à la base pour voir plus loin, pour un autre futur.