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éditorial du nº 1547

Le jeudi 12 mars 2009.

Sexe, mensonges et vidéo, voilà bien les nouveaux moteurs de la politique. Mises en scène de la vie privée, déballages de frasques, obsession de la plastique, la presse aux aguets traque — avec le plus souvent la complicité des intéressés — le moindre bouton de fièvre sur la gueule de nos vedettes politicardes. Ceux-ci, lors de leurs shows médiatiques nous assènent, éhontés, des mensonges aussi gros que leur démagogie. Leurs mentors, les maîtres de l’économie, utilisent ces zouaves pathétiques pour mieux nous exploiter et nous asservir.

Après avoir pressuré les États pour compenser les pactoles que la main invisible du marché, censée réguler par magie les flux de capitaux, a détournés vers les poches des plus malins d’entre eux. Nos experts, ceux-là mêmes qui depuis des décennies ont pris la tête du troupeau pour l’entraîner inexorablement vers le gouffre actuel (se servant généreusement au passage), espèrent nous faire croire qu’en rajoutant une pincée d’éthique et trois brins de contrôle nous pourrons entamer une nouvelle ère de prospérité. Ils nous promettent le meilleur des monde.

La réalité est toute autre : leur capital, surévalué exponentiellement par leurs spéculations, redescend vers des valeurs plus en adéquation avec ce qu’il représente. Pour limiter la casse et éviter que leurs revenus et leurs bénéfices ne suivent la courbe plongeante du cours de leurs actions en Bourse, ces salops ne trouvent pas de meilleurs solutions que les licenciements en masse et le chômage technique. Il est loin le « travailler plus pour gagner plus ». Le nouveau slogan à la mode serais plutôt : « vous avez trop travaillé et trop produit, allez voir ailleurs si j’y suis ». La valeur des entreprises du CAC 40 a perdu plus de 40 % en un an. Les dividendes, eux, n’ont baissé que de 20 % et les bénéfices que de 2 % ! Où est l’éthique des marchés ? Les plus pauvres payent pour les conneries des plus riches, tout en leur laissant les rênes de l’économie.

Ce meilleur des mondes est sens dessus dessous. Les entrepôts sont pleins et les producteurs n’ont pas les moyens de se payer leurs propres productions. Nul doute, si nous gérions nous-mêmes, directement, les ressources à disposition sur notre planète, en récupérant les outils de travail que ces salops ont accaparés, nous pourrions enfin répartir équitablement nos richesses en instaurant la liberté pour tous et l’égalité économique. On ne bâtit rien de bon sur des fondations pourries, alors extirpons-les et commençons à bâtir, ensemble, notre cité idéale.